Publié le Mardi 8 juillet 2025 à 09h00.

La résistance n’est pas un crime ; les projets écocidaires, si

Depuis la mobilisation massive de Guéret contre les projets destructeurs de l’industrie forestière, le mouvement local a remporté des victoires partielles mais importantes. En retour, 9 mois après les faits, la répression policière s’abat sur les militantEs, révélant la peur du pouvoir face à une mobilisation populaire en voie d’enracinement.

Pour rappel, la manifestation nationale pour des forêts vivantes du 5 octobre 2024 à Guéret avait regroupé 3 000 personnes contre les projets écocidaires de scierie à Égletons et d’usine à granulés de bois à Guéret. Depuis, Farges a abandonné son projet d’extension et Biosyl est retardé par des recours portés par des associations locales. Ce travail de fond des collectifs et associations locales a aussi permis une prise de conscience menant à l’arrêt de certaines coupes rases et à la prise en compte du sujet par des éluEs locaux.

Violence et répression 9 mois plus tard

Lors de cette manifestation, une partie du cortège, dont un de nos camarades, s’est interposée entre un groupe d’hommes en noir, les visages dissimulés, pouvant évoquer des militants d’extrêmes droite, et un manifestant à terre qui était roué de coups de matraque. Début juin 2025, notre camarade a vu débarquer chez lui cinq voitures et quinze gendarmes et policiers de la SDAT pour une perquisition suivie d’une garde à vue au motif de « violence aggravée en réunion sur personne dépositaire de l’autorité de l’État ». L’individu ayant frappé la personne à terre (cette dernière ayant été poursuivie pour dissimulation et rébellion) s’était tardivement identifié et se trouvait être un policier de la BAC de Poitiers. À ce jour, trois personnes sont inquiétées en lien avec cette manifestation.

Une criminalisation ciblée 

Dans un territoire rural comme la Creuse, le mouvement social et la police se connaissent, et un équilibre spontané permet habituellement d’éviter ce type d’événement. Mais les moyens disproportionnés déployés le 5 octobre (engins lanceurs d’eau, barrières anti-émeutes, hélicoptères) ou lors de la perquisition de notre camarade témoignent de la volonté de criminaliser le mouvement social, et donnent l’impression d’une panique de la préfecture face aux mobilisations déterminées susceptibles d’être victorieuses. Le député (élu sous l'étiquette UDR mais très franchement RN) a fait de cette « ultra-gauche » une de ses cibles prioritaires, jouant sur les peurs et promouvant un ordre réactionnaire.

Pour une solidarité massive et unitaire

Notre comité et une partie du mouvement social local ont appelé à la levée de toute procédure judiciaire, en cours ou à venir, contre les personnes aujourd’hui inquiétées par la justice. La solidarité avec les mouvements citoyens de résistance face à la surexploitation des ressources vitales, dans un contexte déjà catastrophique, doit être massive et unitaire.

CorrespondantEs