Publié le Jeudi 3 juin 2021 à 19h00.

Le 5 juin à Lorient : « Je dis stop aux marées vertes ! »

Après les échouages hivernaux, l’ulve invasive (algue verte) n’a malheureusement pas raté sa rentrée en Bretagne… La saison s’annonce riche en nuisances olfactives, visuelles, et en risques sanitaires.

 

Les deux listes données en tête pour les élections régionales (PS & Cie, LREM) partagent le bilan de l’équipe Le Drian. Or, le récent rapport du sénateur Delcros1 va leur compliquer la tâche. En effet, dur de faire croire que l’action de l’État et des collectivités territoriales, via les plans algues vertes (que tous ont soutenus !), a été un succès, quand les sénateurs pointent que « les avancées […] sont réelles, mais demeurent largement insuffisantes », qu’ils admettent que « 95 à 98 % des nitrates dans l’eau des bassins versants bretons sont d’origine agricole », et qu’ils affirment que « la dynamique de volontariat sur laquelle se fonde le PLAV [plan de lutte contre les algues vertes] semble avoir atteint ses limites » ! C’est justement ce que répètent depuis des années les associations et les journalistes qui ont étudié de près la question !

 

Pour un autre modèle agricole

« Eau et rivières de Bretagne » choisit d’inviter les algues vertes dans le débat électoral au travers de la campagne « Je dis stop aux marées vertes »2. Les listes aux régionales devront donc réagir, car ERB est une association puissante, qui a su par le passé imposer le retour à une eau potable dans les cours d’eau bretons. Ici, elle rassemble les associations bretonnes, signataires de la pétition, aux côtés de figures symboliques de la Bretagne comme Alan Stivell, d’acteurs clés du dossier algues vertes tels André Ollivro et le docteur Philippe, mais aussi des journalistes comme Inès Léraud3 et Morgan Large.

Le texte reprend les constats faits depuis longtemps par Sauvegarde du Trégor et Halte aux marées vertes : le taux de nitrates trop élevé, causé par l’élevage intensif, provoque les marées vertes, dangereuses, qui ont causé la mort d’animaux et d’humains et ravagent la biodiversité. Après avoir fixé l’objectif à atteindre – « descendre sous la barre des 10 mg/L dans les baies et vasières touchées » – qui impose une agriculture produisant « moins mais mieux », la pétition exige un engagement des pouvoirs publics, avant la fin de l’année, à « favoriser la diminution du cheptel breton, conditionner les aides publiques, renforcer la réglementation et le contrôle sur les épandages ».

Aussi, malgré la timidité de la pétition concernant les PLAV et le modèle agricole breton, la manifestation de Lorient le 5 juin pourrait être un point d’appui, pour les militantEs et la population bretonne, dans la construction d’un large mouvement de masse, seul capable d’imposer des solutions à la hauteur. Et ceci bien au-delà de l’échéance et des calculs électoraux.