Macron, qui prétend au leadership mondial contre le réchauffement climatique, va devoir trouver autre chose que la loi présentée par Hulot.
Après la COP21 et le fameux (fumeux !) accord de Paris où les gouvernants du monde se vantaient d’avoir décidé de limiter la hausse des températures à 2 °C d’ici à 2100, Macron claironna qu’il allait agir. La preuve ? Il appela Hulot au gouvernement.
Deux ans après la COP21, le millionnaire ministre proposait, en août dernier, un texte pour « laisser les énergies fossiles dans le sous-sol ». Le gouvernement n’étant pas prêt à s’opposer aux lobbies pétroliers, on cherchait l’entourloupe. Elle est apparue dans le texte soumis à l’Assemblée le 6 septembre, différent de celui présenté en août aux représentants d’ONG et d’associations. Pas gêné, Hulot affirme que « juste des petits détails » ont changé. Menteur avec ça !
Rien de nouveau avec Hulot !
La prolongation des concessions d’exploitation de gaz et de pétrole, interdite dans le premier projet, est finalement autorisée jusqu’en 2040.
L’octroi de nouveaux permis de recherche sera soumis à des décisions de justice qui pourront obliger l’État à délivrer ou prolonger le titre minier. Or le droit minier est très favorable aux entreprises. Hulot ne peut l’ignorer.
De plus, la définition d’hydrocarbures non conventionnels (hydrocarbures liquides ou gazeux piégés dans la roche mère) a sauté. Ce sont maintenant des sources d’énergie fossiles comme les autres. Pour Juliette Renaud des Amis de la Terre « on en reste à la loi de 2011. Si les pétroliers développent une technique alternative, ils vont pouvoir explorer et exploiter des gaz et huiles de schistes ».
Hulot-Macron au service des pétroliers
Xavier Ploquin, conseiller énergie de Hulot, déclare : « Nous n’avons pas voulu remettre en cause les droits acquis par les compagnies, afin d’éviter tout risque de contentieux. » C’est clair : ce gouvernement, comme les précédents, refuse de s’attaquer aux intérêts privés des grands groupes. Que propose Hulot, qui prétend mettre fin aux voitures thermiques d’ici à 2040, qui nous fait la leçon pour expliquer qu’on va devoir changer de vie, lui qui prend son hélico comme un banlieusard prend le métro ?
Arrêter d’extraire du pétrole du sol français. Mais la production française correspond à 0,02 % de la production mondiale, et 1 % de la consommation du pays ! C’est comme si l’Islande voulait combattre l’alcoolisme mondial en arrachant ses vignes ! La loi Hulot n’est, au fond, qu’une opération de communication.
Et pourtant ça urge !
Les catastrophes climatiques récentes nous obligent à agir vite. Nous avons besoin d’une politique de sortie rapide des énergies fossiles, qui organise la socialisation de l’énergie, la mise en commun et un contrôle démocratique de la production et de la distribution. Le NPA inscrit ces questions complexes à son projet écosocialiste et invite toutes et tous à en débattre ensemble.
Commission nationale écologie