Deux jours avant le camp prévu en Haute Maurienne par les Soulèvements de la Terre et les organisations de lutte locales, le gouvernement a décidé d’interdire tout rassemblement dans cette zone. Les organisateurEs ont alors modifié leurs plans, pour installer leur camp en Basse Maurienne, loin du chantier TGV, dans une zone qui n’était pas couverte par l’interdiction.
Le ministère de l’Intérieur a également mobilisé 2 000 gendarmes, soit 1 pour 2 manifestantEs ! La préfecture a orchestré une opération de communication délirante, présentant les 5 bombonnes de gaz, destinées à alimenter les cuisinières du camp, comme du matériel offensif préparé pour être utilisé contre la police… Un tel dispositif répressif est la seule réponse trouvée par l’État autoritaire face à une manifestation massive côté français pouvant mettre politiquement en échec le projet.
5 000 personnes face au projet écocide
Le samedi 17 juin, peu après midi, la manifestation, forte de 5 000 personnes, est sortie du camp, avec pour intention d’effectuer une petite boucle sur des routes secondaires, éloignées de plusieurs dizaines de kilomètres du chantier TGV. Avec une cinquantaine de militantEs venuEs de toute la France, le NPA a organisé un cortège unitaire avec l’UCL et Sinistra Anticapitalista portant des mots d’ordre contre ce grand projet inutile et écocide et liant lutte écologique et anticapitaliste. Au bout de 20 minutes, la manifestation s’est trouvée bloquée par les forces de l’ordre. Les éluEs présentEs (LFI, EÉLV) ont tenté d’obtenir qu’elle puisse se poursuivre même a minima, mais le préfet a refusé tout compromis.
Répression violente contre autogestion joyeuse
Au bout de plusieurs heures, toutes les négociations ayant échoué, les premières pierres ont commencé à voler. La police en a saisi ce prétexte pour bombarder la manif de lacrymos, avant d’utiliser des grenades explosives qui ont blessé, pour certainEs sérieusement, au moins 50 manifestantEs et provoqué un départ d’incendie.
Malgré tout, cela n’a pas empêché les événements prévus sur le camp pendant 2 jours de se dérouler avant et après la manifestation qui permettent à la fois d’incarner l’autogestion, d’élaborer politiquement et de partager des moments joyeux.
Réunir dans un tel climat 5 000 manifestantEs n’était pas chose facile et c’est donc plutôt un succès. Manifestations interdites, dissolution des oppositions, militarisation de l’utilisation de la force publique : la politique de l’État français en matière de libertés publiques et répressions est claire et s’impose comme une question incontournable pour le mouvement social. L’intimidation, la répression et les mensonges de l’État ne nous empêcheront pas de continuer le combat !