Les 195 pays réunis du 1er au 13 décembre à Lima sous l’égide de l’ONU, n’ont abouti qu’à un accord sans grande portée. Cette réunion devait régler les modalités de préparation de la conférence mondiale contre le réchauffement qui doit avoir lieu à Paris en décembre 2015. Les discussions se sont centrées sur la substance et la portée des contributions de chaque pays à l’effort mondial contre les GES (gaz à effet de serre). Il est demandé à chaque pays de formaliser ses proposition en 2015. L’objectif de l’accord, qui sera conclu à Paris et entrerait en vigueur en 2020, est normalement de limiter la hausse des températures en deçà de 2°C d’ici à 2100. Mais durant l’année qui va s’écouler jusqu’à la conférence, le dépôt des contributions nationales – les engagements de chaque pays pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre – restera un exercice largement volontaire. Outre le souci des pays riches de s’engager le moins possible, le clivage avec les pays les moins avancés a pesé sur le déroulement de la réunion de Lima. Ces derniers ont obtenu que l’adaptation au changement climatique soit traitée comme un sujet d’égale importance à la réduction des gaz à effet de serre. Mais le compromis trouvé à Lima n’apporte pas grand chose sur les moyens qui pourraient être mobilisés au cours des prochaines décennies. Pas davantage d’ailleurs sur la façon d’honorer la promesse faite à Copenhague en 2009 d’apporter une aide de 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020. Lima prépare à un accord-croupion à Paris : chaque pays déterminera ses propres engagements en matière de climat, sans que ces derniers ne tiennent compte de ce que demandent la science, les populations et les exigences de justice. Le monde est confronté à une urgence planétaire qui met en pleine lumière les impasses du capitalisme et les égoïsmes d’États au service des classes dominantes. Le système capitaliste place la recherche du profit au-dessus des besoins des personnes et des limites de la planète. Restera aux peuples à se faire entendre le plus massivement possible sur l’ensemble de la planète au moment de la conférence.