Publié le Mercredi 16 octobre 2019 à 14h58.

Mobilisation historique pour le climat

La semaine mondiale pour le climat du 20 au 27 septembre a mobilisé plus de 7,5 millions de manifestantEs, à l’occasion de plus de 6 100 événements dans 185 pays. C’est la plus importante mobilisation coordonnée à l’échelle mondiale depuis celle contre la guerre en Irak en 2003.

Une génération se lèveElle arrive dans le prolongement des grèves scolaires pour le climat qui se déroulent depuis cet hiver, en particulier après l’appel de Greta Thunberg. Le fait nouveau, c’est la jeunesse des manifestantEs et grévistes. Une génération se lève, naît à l’action collective et politique. Par sa détermination, elle entraîne d’autres secteurs de la société, parents, syndicalistes, scientifiques… Les peuples autochtones, premiers concernés, sont aussi à la pointe. Massive et radicale, la mobilisation exige l’élimination complète des combustibles fossiles, la fin du brûlage et de la déforestation dans la forêt amazonienne et en Indonésie, une transition immédiate vers une énergie juste et équitable à 100 % renouvelable. Massive et radicale, elle contraste avec les discours creux de la soi-disant semaine climat de l’ONU à New York.Cette semaine n’était que le début d’actions prévues au cours de l’année à venir. Ce sera le cas en Amérique latine alors que la COP25 se tiendra en décembre au Chili. Une grève générale mondiale commence à se discuter comme une perspective à construire pour le printemps prochain.À ce stade, les appels à la grève sur les lieux de travail sont encore trop rares. Les directions syndicales majoritaires restent prisonnières d’une « transition juste » dans le cadre du capitalisme, sans rompre avec le productivisme toujours vu comme le seul cadre possible pour défendre les emplois et les salariéEs. L’impact de la mobilisation globale, liée à l’intervention de secteurs syndicaux convaincus que l’issue est impérativement sociale et écologique, peut changer la donne.

Convergences prometteusesUne fois la massivité du mouvement acquise, se pose la question des modes d’action. Comment être efficace ? Comment bloquer le système ? De nombreux groupes, ­Extinction Rebellion, Ende Gelände, ANV-COP21… les camps climat de cet été, préparent et organisent des actions de désobéissance : blocage de l’usine d’engrais Yara en Allemagne après les blocages de mines de lignite, blocage du centre de Londres, de la place du Châtelet, du centre commercial Italie 2 qui a montré une convergence indispensable avec les Gilets jaunes, le comité Adama… et une grande capacité de résistance à la répression. Un exemple pour tous les blocages de la production, de la circulation, de la consommation et des projets climaticides à venir.Il existe aussi des convergences très prometteuses. En Suisse, la grève des femmes le 14 juin a mobilisé massivement, en particulier des jeunes femmes dont certaines sont aussi dans des grèves scolaires et marches pour le climat. Elles ont initié une rencontre « écoféministe » qui fait la jonction entre les deux mouvements, jonction qui peut être le début d’une convergence anticapitaliste mettant en évidence l’exploitation des salariéEs mais aussi le pillage de la nature, le travail gratuit des femmes pour reproduire et prendre soin des humains.