Publié le Mercredi 5 août 2015 à 11h16.

Nucléaire : Qui veut la paix prépare la révolution...

Le terrorisme de masse qu’exercent les grandes puissances est effacé du discours comme de l’histoire officiels. La propagande impérialiste et libérale se prévaut de la démocratie, de la paix. Le terrorisme est toujours le fait des opprimés ou de ceux qui prétendent agir en leur nom. Il désigne l’ennemi des puissances dominantes.

Le terrorisme des grandes puissances occidentales, qui jusqu’alors ont dominé le monde et se battent pour perpétuer cette domination, se dissimulent derrière le droit international, la défense de leur ordre mondial, de leur paix.

« D’Hiroshima à la guerre des drones », pour reprendre l’expression de Noam Chomsky et d’André Vltchek, se déroule cette longue histoire dissimulée, jalonnée par les meurtres de masse, le terrorisme des maîtres du monde. Il s’agit d’actes de guerre rendus possible par la puissance économique d’un État qui peut utiliser des outils technologiques qui lui permettent de frapper à distance, « la guerre chirurgicale » ainsi qu’elle fut qualifiée lors de la première guerre du Golfe.

L’arme nucléaire n’est d’aucune utilité dans le déroulement des conflits actuels, ce qui pour certains accrédite l’idée d’un possible désarmement nucléaire... Sauf qu’elle fait partie du rapport de forces.

C’est bien pourquoi la chute du Mur de Berlin n’a pas abouti au désarmement nucléaire que la Russie avait prétendu initier. Les accords START (traité de réduction des armes stratégiques) signés par la France, ne sont qu’un moyen pour les détenteurs de l’arme atomique d’en garder le monopole, tout en prétendant qu’elle ne sera jamais employée !

Une manne pour le secteur militaro-industriel

En France, la loi de programmation militaire annonce 23,3 milliards d’euros pour la période 2014-2019, sans parler de ce qui est caché dans d’autres chapitres budgétaires.

L’instabilité croissante du nouvel ordre mondial rend la stratégie de la dissuasion très improbable et accroît les risques d’utilisation d’armes atomiques, ainsi que celui de prolifération et de terrorisme nucléaire. Il est vain de croire qu’un désarmement nucléaire serait possible. Un monde sans armes nucléaires restera un vœu pieu tant que la menace militaire ou la guerre seront la principale méthode de régulation des rapports entre puissances. Et par deux fois, les États impérialistes ont fait le choix de plonger le monde dans une guerre mondiale pour s’arracher des marchés, se partager le monde et sortir de leur crise.

Comment croire, alors que nous sommes dans une nouvelle crise mondialisée, que le système monétaire et financier peut s’écrouler d’un jour à l’autre, que l’on pourrait enrayer un nouveau processus qui mènerait à la guerre sans s’attaquer aux fauteurs de guerre ? La grande majorité de la population, de la jeunesse, sont sincèrement pacifistes, mais les aspirations à la paix ne peuvent avoir de force que si elle dépendent du bon vouloir des fauteurs de guerre.

« Qui veut la paix prépare la guerre », disent les militaristes pour justifier leur politique. Nous disons, nous, que qui veut la paix ne doit pas craindre la lutte, la guerre de classe... et préparer la révolution.

Yvan Lemaitre