C'est ce qu'ose écrire l'Autorité de sûreté nucléaire, aux ordres d'EdF, d'Areva et du gouvernement. Avec les précautions d’usages et les omissions soigneusement calculées, l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) fin novembre 2012 et l’ASN (Agence de sûreté nucléaire) le 16 avril 2013 ont pourtant publié des rapports plus qu’inquiétants sur l’état général des 58 réacteurs français…Devant le Parlement, le président de l’ASN a qualifié de « globalement assez satisfaisant » l’état du parc nucléaire français. Une formule de bulletin scolaire, d'ailleurs présentée ainsi par son auteur qui précise toutefois « je n'aurais pas aimé avoir ça comme appréciation ». Il faut dire que depuis que le gouvernement PS et EÉLV s’est défaussé sur eux de la responsabilité de décider de l’avenir du parc nucléaire vieillissant, ces instituts n'ont pas la vie facile. Et cela alors qu’EdF et Areva mènent une intense campagne pour prolonger de trente ans la durée de vie des centrales…Un tableau pas réjouissantLes incidents dans les centrales nucléaires d'EdF sont en hausse de 10 % en 2012. L’ASN insiste sur le vieillissement du parc français. La part la plus importante des réacteurs ou des installations du cycle a été construite pendant la période 1970-1990, 44 réacteurs sur 58 ont déjà plus de 25 ans d’activité. Il y a aussi problème sur le maintien des compétences : « d'ici trois à quatre ans, EDF devra faire face au renouvellement de 40 % de son personnel ».Enfin le rapport souligne que le processus de démantèlement des installations du CEA (commissariat à l’énergie atomique) ferait appel à trop de sous-traitants sans instaurer des contrôles suffisants. De son côté, Areva est fermement invité à régler le sort de son stock de vieux déchets qui ne sont pas conditionnés aux normes actuelles, un « dossier vieux de vingt ans ». Au total, sur la seule année 2012, l'ASN a recensé 830 incidents dans les 58 réacteurs d'EdF. Les centrales de Civaux, Cruas, Paluel et Chinon sont particulièrement épinglées.En finir définitivement et rapidement avec le nucléaireL’accord de gouvernement entre le PS et EÉLV n’a pas porté sur ce nécessaire et urgent remplacement des installations nucléaires vieillissantes. Rapport après rapport, le gouvernement renvoie les décisions à plus tard. Le prolongement ou la construction de nouveaux réacteurs dans les dix années à venir va coûter des centaines de milliards d’euros, tout en accroissant les risques d’un accident majeur. C’est donc maintenant qu’il faut faire des choix et investir dans la fermeture de tous les réacteurs, en développant les sources d’énergie renouvelables, une « dé-consommation » de l’énergie électrique et un vaste programme d’amélioration et de construction de l’habitat. C’est ce que détaille le programme du NPA d’arrêt des installations nucléaires en moins de dix ans.CorrespondantEs Commission nationale écologie