Publié le Mercredi 18 décembre 2024 à 17h00.

S’organiser et reconvertir les productions

L’année 2024 est l’année la plus chaude jamais enregistrée. Bayrou comme Barnier ne changeront rien à l’accélération de l’histoire, et aucun gouvernement poursuivant les politiques antisociales pro-capitalistes ne sera en mesure de répondre à l’urgence.

Cest bien l’inaction climatique qui l’emporte COP après COP. L’objectif adopté à Paris en 2015 de contenir le réchauffement sous 1,5 °C par rapport au début de l’ère industrielle, n’est déjà plus qu’un souvenir. Les luttes actuelles contre la casse sociale généralisée (200 PSE, « plans de sauvegarde de l’emploi » ont été listés par la CGT) s’organisent sous cette contrainte écologique.

Les émissions de GES (gaz à effet de serre) ont encore augmenté au niveau mondial. En France, c’est maintenant un réchauffement de 4 °C que les derniers gouvernements envisagent, hypothèse criminelle actant et justifiant l’inaction. Et ce n’est pas Bayrou qui mettra en œuvre une politique qui prend le problème à sa racine. 

Déjà au cœur de la catastrophe

Le réchauffement climatique va plus vite que toutes les prévisions avec ses effets multiples comme à Valencia ou à Mayotte. Mais aussi parce que le climat n’est qu’une partie de la crise écologique globale. Les scientifiques du GIEC qui synthétisent les connaissances alertent : sur 9 paramètres de la soutenabilité de la vie humaine sur terre (cycle du CO2, biodiversité, eau douce, artificialisation des sols, acidification des océans, ozone dans la stratosphère, cycles de l’azote et du phosphore), 6, voire 7, sont dépassés. Nous entrons dans une zone avec risque d’emballement. Ce qui souligne l’urgence absolue de changements radicaux. 

Et c’est le capitalisme lui-même qui est en cause, la concurrence généralisée, le productivisme et l’extractivisme. Cette fuite en avant quantitative est redoublée par le consumérisme organisé dans les pays dominants. Ce système qui provoque la misère dans le Sud global organise aussi de formidables inégalités dans le monde occidental. En France aussi.

Attaques frontales

Le néolibéralisme casse comme jamais. La CGT avance le chiffre de 300 000 emplois menacés dans tous les secteurs et notamment dans l’industrie. La protection sociale, les services publics sont mis dans une situation de très grande difficulté. La macronie seule, puis avec LR, puis avec Bayrou aujourd’hui tente de rétablir une légitimité de plus en plus faible. N’y parvenant pas, le recours à l’autoritarisme est systématique. L’impossibilité pour la bourgeoisie de regagner son hégémonie la conduit à considérer le RN comme un recours possible et favorisé.

Interdire les licenciements avec maintien intégral des salaires, des équipes de travail...

Au départ, il y a toujours un refus, le refus d’être une marchandise vulgaire, d’être jetéEs. L’interdiction des licenciements, c’est le rejet définitif d’une institution centrale sous le capitalisme : le marché de l’emploi. C’est notre responsabilité d’animer cette bataille. Évidemment avec maintien intégral et sans dégressivité des salaires. Avec maintien nécessaire des collectifs de production pour pouvoir donner une suite cohérente et démocratique aux réorganisations écologiques si urgentes des productions. Se trouve alors posée la question de la propriété des grands groupes, de leur expropriation sans indemnité. 

…et, loin du statu quo, réorganiser les productions 

Prenons un exemple au centre des restructurations capitalistes, le secteur auto. Oui, le débat sur la politique des mobilités doit avoir lieu, avec les salariéEs du secteur et avec toute la population. Quand les transports entrent pour 31 % dans le réchauffement climatique, que l’usage de la voiture individuelle y est central, quand l’impasse de la voiture électrique est documentée, la question de la sortie du « tout auto » est posée. Nous pouvons mettre en débat la réorientation des mobilités vers une priorité absolue aux transports en commun que nous voulons gratuits, en nous appuyant sur le potentiel industriel de ce secteur. Surgira aussi la question de la nécessaire sobriété de toute la société dans ce domaine aussi. Il s’agit là d’un bouleversement de la société. 

Ralentir la machine, baisser massivement le temps de travail

« Tirer le frein d’urgence » pour reprendre le mot de Walter Benjamin ! Oui, une baisse globale mondiale et massive des productions matérielles est incontournable. Oui, il faut la décroissance de la production de biens matériels dans une vision de partage solidaire internationaliste ! La baisse massive du temps de travail salarié, revendication décroissante historique du mouvement ouvrier, s’impose alors en cohérence totale avec cette orientation écosocialiste.

Commission nationale Écologie