La 15e conférence des Nations unies sur la biodiversité à Montréal (sous présidence chinoise) se déroule du 7 au 19 décembre. Elle fait suite à la COP27 sur le climat.
Encore de l’affichage pour faire croire que l’on agit pour préserver les conditions de vie sur la planète pour les humains… et les autres espèces. De conférence en conférence, les engagements non tenus rythment ces politiques, donnant l’impression aux populations qu’il est en fait impossible d’agir et que : « C’est fichu » !
Cette COP15 n’échappe pas à la règle.
Avant sa clôture, on sait déjà qu’elle ne permettra pas d’enrayer la crise de biodiversité. Le grand débat en cours consiste à savoir s’il faut classer en aires protégées 30 % (voire 50 %) des surfaces terrestres et marines d’ici 2030 contre 17 % et 8 % aujourd’hui. Or, dans les conditions actuelles de ce débat, c’est un jeu entre hypocrites. Car tous les États vont faire baisser le niveau de protection réelle des aires protégées pour afficher l’augmentation des surfaces. D’ailleurs, dès le début de la conférence, la notion de « protection forte » a été tout simplement supprimée. La France s’est, début 2022, déjà bien préparée (en catimini par une loi passée en février) à ce jeu d’imposteurs en modifiant la notion de « protection forte » pour y faire rentrer… n’importe quel type d’espaces alors que la règle précédente était stricte : les espaces sous protection règlementaire. Nos énarques avaient déjà pensé à se prémunir contre des obligations et engagements à venir…
Mais on va aller plus loin à Montréal. Faute de mettre en place des politiques réglementaires pour réellement protéger la biodiversité, les États vont accélérer la crise de biodiversité, par des mécanismes de « marchandisation » de la nature, qui vont mettre en place des systèmes permettant de justifier la destruction des écosystèmes en « échange » de politiques de « compensation » qui ne compensent en fait rien du tout ! Deuxième grande imposture ! La France s’est encore une fois bien préparée pour cette approche destructrice lors de la loi biodiversité de 2016 : généralisation du principe ERC dans lequel E signifie « éviter », R « réduire » et C « compenser ». Comme on invente que l’on peut compenser la destruction d’un écosystème, il n’est plus besoin de chercher à l’éviter. On a ainsi légalisé le droit à la destruction.
Il est grand temps de changer de politique… et de système économique !