Publié le Mercredi 11 mars 2020 à 10h14.

Contre ce système malade, dans la rue et dans les urnes : anticapitalistes !

L’épidémie actuelle de coronavirus accélère une double crise, économique et sociale. Il est plus qu’urgent de mettre en avant un plan d’urgence et de continuer à combattre les politiques antisociales qui vont se développer.

L’épidémie de coronavirus fait disjoncter l’économie mondiale : pétrole, marchés financiers, tout s’effondre. Selon les médias et les experts, la crise économique et financière qui vient serait due à la seule épidémie du coronavirus. C’est tellement facile. Ce n’est pas le coronavirus et son expansion qui constituent la cause de la crise, l’épidémie n’en est qu’un détonateur.

Les vieux remèdes du macronisme

En effet, cela fait plusieurs mois que l’endettement des grandes puissances, des grandes entreprises mais aussi des ménages, augmente très fortement. La production, dans de nombreux pays, a fortement ralenti et la récession est d’actualité. Tous les facteurs de cette nouvelle crise économique et financière sont réunis depuis plusieurs années. Avec en toile de fond un système capitaliste ultra-productiviste qui nous envoie dans le mur.

Face à cette situation, Macron endosse le costume de chef de guerre contre le virus et de rassembleur de la nation en ne proposant que des vieilles recettes : aider les banques et les grandes entreprises, parlant même de « solidarité nationale » en leur versant toujours et encore des milliards d’euros. Et le ministre de l’Économie l’a encore réaffirmé : c’est bien « au côté des chefs d’entreprise » – et d’eux seuls – qu’il se tient… Oubliant que celles et ceux qui vont subir les conséquences concrètes de cette crise seront celles et ceux du monde du travail, car tout sera fait pour que les capitalistes maintiennent coûte que coûte leurs bénéfices et taux de profit. 

Le virus des destructions sociales

La crise du coronavirus révèle les effets des politiques d’austérité menées depuis des décennies contre les services publics, en particulier contre l’hôpital public, qui risque d’être en grande difficulté face à cette épidémie. On le voit déjà en Italie où le système de santé a été totalement détruit, obligeant aujourd’hui certains médecins à « trier » les malades…

En France, la situation de l’hôpital est dénoncée depuis des mois par les mobilisations des personnels. Et la politique de Macron n’a fait qu’aggraver la situation en poursuivant les « économies » sur les dépenses d’assurance maladie, tout particulièrement les dépenses hospitalières, en fermant des services et en refusant de répondre aux revendications des personnels en termes d’ouvertures ou de réouvertures de lits, d’augmentation des effectifs, de hausse des salaires. De plus, les coupes budgétaires des gouvernements successifs, ces dernières années, contre l’enseignement supérieur et la recherche ont freiné les recherches sur le coronavirus, une des causes actuelles de l’incapacité du système de santé à freiner aujourd’hui cette épidémie.

Dans ce contexte, le pouvoir affaibli par les mobilisations contre les retraites a utilisé le 49.3, et veut reprendre la main. Mais il n’arrive pas à faire taire les colères qui vont s’amplifier. Dans la crise qui vient, il va y avoir inévitablement des licenciements massifs, comme ce fut le cas lors de la crise financière de 2008-2009, cela sans oublier qu’à partir du 1er avril, la contre-réforme de l’assurance chômage va précariser encore plus une grande partie des chômeurEs. 

L’heure est à l’anticapitalisme

L’éclatement probable de la crise économique montre que nous n’avons plus le choix : soit subir de nouvelles attaques, terribles, contre les droits de l’ensemble des classes populaires (rappelons qu’en Grèce, les salaires ont été baissés de 30 % en 2009…), soit réagir, en imposant un rapport de forces à la hauteur. Nous n’avons pas dit notre dernier mot : les manifestations du 8 mars pour les droits des femmes ont été un véritable succès, et s’annoncent déjà celles des Gilets jaunes et pour la justice climatique ce samedi 14 mars, en solidarité avec les migrantEs et contre le racisme le 21 mars, ainsi que la future journée de grève nationale du mardi 31 mars contre la réforme des retraites. Autant d’occasions d’exprimer nos colères, de continuer à lutter.

Mais, pour gagner, nous avons besoin d’un grand « touTEs ensemble », au même moment, pas secteur par secteur. Une mobilisation de masse, marquée par la grève de masse ; tout arrêter pour imposer des mesures d’urgence sociale : le retrait de la réforme des retraites ; l’embauche d’un million de personnes dans les services publics, à commencer par les hôpitaux ; le maintien total du salaire en cas de chômage partiel ; le partage du temps de travail sans perte de salaire ; la réquisition des banques et l’annulation de la dette publique et des dettes des ménages...

Ces propositions et bien d’autres, nous devons les défendre et les porter au cœur des mobilisations, mais également dans les élections municipales qui ont lieu ce dimanche. Un programme de rupture au niveau local s’appuyant sur la mobilisation de touTEs et répondant aux besoins de notre camp social : gratuité des transports en commun, réquisition des logements vides, etc.

Ces prochains jours, dans les urnes comme dans la rue, l’heure est à l’anticapitalisme.