Publié le Mercredi 18 janvier 2017 à 10h17.

La mathématique des inégalités : 8 = 3 600 000 000 !

Chaque année, les mandataires des principaux groupes capitalistes se réunissent à Davos pour le Forum économique mondial. L’organisation de lutte contre la pauvreté Oxfam saisit l’occasion de ce rendez-vous du profit et de la finance pour rappeler la réalité des inégalités. En ce début d’année 2017, elle pointe ce qu’elle appelle un écart des richesses « indécent ». 

En clair c’est encore pire que ce qui était déjà insupportable les années précédentes... L’évaluation de 2016 avait déjà frappé les esprits : 62 personnes possédaient à elles seules autant que les 3,6 milliards d’humains les plus pauvres. Mais des calculs plus documentés, prenant en compte le fait que les plus pauvres sont encore plus pauvres que ce qui était évalué, font chuter ce nombre à neuf personnes. Et aujourd’hui, ils ne sont plus que huit individus, tous des hommes, à posséder autant que la moitié la plus pauvre de la population mondiale !

Ce scandale est double. Il est d’abord dans la richesse gigantesque des uns. La « finance » a bien un – ou plutôt des – visages ! Et des noms : Bill Gates (PDG de Microsoft), Amancio Ortega (patron de Zara), Warren Buffett (PDG de Berkshire Hathaway), Carlos Slim (homme d’affaires mexicain), Jeff Bezos (patron d’Amazon), Mark Zuckerberg (patron de Facebook), Larry Ellison (président d’Oracle) et Michael Bloomberg (ancien maire de New York). Et qu’ont-ils fait pour ça ? Plus de la moitié des milliardaires dans le monde ont hérité de leur fortune ou l’ont accumulée dans des secteurs d’activité où la corruption et la fraude sont de règle... Immoral ? Sans aucun doute.

Mais le plus insupportable, ce sont les millions d’êtres humains condamnés à l’extrême pauvreté qui est l’autre face de cette extrême richesse. Car comme le pointe Oxfam, « les plus fortunés ne sont pas de simples bénéficiaires de la concentration croissante des richesses. Ils participent activement à sa perpétuation », et d’énumérer le recours à un réseau mondial de paradis fiscaux pour échapper à l’impôt, la pression sur les salaires et sur les prix payés aux producteurs, l’utilisation de leur fortune et de leurs relations pour s’assurer des politiques publiques au service de leurs propres intérêts...

Sans le nommer, l’ONG nous parle du capitalisme et de sa barbarie. Et pour l’« économie au service des 99 % » qu’elle appelle de ses vœux, c’est bien avec ce système qu’il faut en finir !