Le plan Vidal (du nom de la ministre de l’Enseignement supérieur) a déjà montré à quel point il s’opposait aux intérêts des étudiantEs des universités : sélection en licence, création d’une université à plusieurs vitesses avec la modulation des enseignements, renforcement du contrôle sur les étudiantEs avec des « contrats pédagogiques »… Mais il continue à dévoiler des surprises.
Parmi elles, la fin programmée de la compensation entre les unités d’enseignement (UE), conséquence directe de la modulation des enseignements.
Un moindre accès aux diplômes universitaires
Jusqu’ici, les étudiantEs pouvaient valider un semestre, voire une année, s’ils et elles avaient, globalement, la moyenne. En d’autres termes, si unE étudiantE obtenait 10 de moyenne générale sur l’année, avec des UE (c’est-à-dire des cours à valider) en-dessous de la moyenne, tout pouvait être validé. Mais cela est remis en cause par la modulation des diplômes : en supprimant la validation par semestre, et en la déplaçant cours par cours, le ministère va supprimer la compensation entre les matières.
En effet, dans l’idée d’une université plus « flexible », les UE n’auront plus aucun lien entre eux, et les étudiantEs devront donc avoir 10 dans toutes les matières pour valider leurs diplômes. Une mesure qui va sanctionner particulièrement les élèves les plus en difficultés, qui pouvaient ainsi compenser une matière très difficile par d’autres où il réussissait plus. Cela va, en dernière instance, augmenter les redoublements et donc faire reculer l’accès aux diplômes universitaires, déjà -largement remis en cause par la sélection en L1.
Georges Waters