Des années de casse du service public et de l'éducation nationale n'auront pas laissé indemnes les assistants d’éducation (AED), accompagnants d'élève en situation de handicap (AESH) et assistants de prévention et de sécurité (APS).
La crise sanitaire dans les collèges et lycées publics n'a fait qu’amplifier une colère déjà présente dans les vies scolaires depuis plusieurs années face à des statuts précaires, maltraités et sous-payés. En un mot, le refus de continuer à jouer un rôle de pions, de pallier toutes les contradictions de l'austérité dans l'éducation, jouant un rôle de médiateurEs, assistantEs sanitaires et à la fois surveillantE sans la moindre reconnaissance professionnelle.
Un des secteurs les plus précaires de la fonction publique
À cela s'ajoute une importante sensibilité et proximité de notre métier avec les élèves et leurs familles qui subissent quotidiennement les conséquences de la précarité économique et les discours racistes, islamophobes et patriarcaux du gouvernement. Ce facteur explique aussi l'importance de la présence des AED et AESH dans les lycées et collèges des réseaux d'éducation prioritaires, qui sont les seuls à ne recevoir aucune prime dans leurs établissements. Au portail comme dans la cour, les ordres donnés sont de faire appliquer les fouilles, les contrôles de carte jeune, vérifier le non-port du voile, la taille des jupes. Nous refusons d’être les relais d'une répression que vivent quotidiennement l'ensemble de nos élèves issus des quartiers populaires en plein tournant sécuritaire du gouvernement !
La grève du 1er décembre a été une première expression des revendications d'un métier maltraité, dont l'initiative aura été portée par la base des AED de Marseille, forçant la CGT à poser un préavis de grève nationale. En ce sens, c'est une grève qui va plus loin qu'une simple journée pour la reconnaissance du métier mais dénote une réactivité qui va à l'offensive pour faire aboutir ses revendications puisque il s'agit d'un des secteurs les plus précaires de la fonction publique, grandement composé des mêmes jeunes et précaires qui subissent de plein fouet la crise économique actuelle.
On pourrait dire que la situation du secteur est un révélateur de la politique néfaste que le gouvernement applique de façon systématique sur l'ensemble de la jeunesse.
MobiliséEs du 19 au 26 janvier
La confusion en termes de dates et l'insistance à multiplier les cadres décisionnaires dénotent la faiblesse du plan proposé par les directions syndicales, en laissant la majorité des régions dans le choix de leur propre date plutôt que de construire une grande journée de mobilisation nationale. D'où l'importance de réaffirmer, du 19 (date appelée par la coordination nationale des AED) au 26 janvier, la nécessité d'impulser dans tous nos lycées et collèges l’auto-organisation, la construction d'un véritable plan de bataille en lien avec l'ensemble des travailleurEs de l'éducation nationale, la constitution de caisses de grève et rappeler à touTEs nos collègues que la grève des AED est une grève pour l'ensemble des précaires de l'éducation.
Nous revendiquons :
- L'accès à un CDI pour touTEs et la titularisation de touTEs les précaires de l'éducation nationale ;
- Des embauches massives et une reconnaissance réelle des métiers d’AED et AESH ;
- Une revalorisation salariale immédiate ;
- La mise en place d'un véritable plan de bataille nationale voté en assemblées générales et à imposer aux directions syndicales ;
- L’accès aux primes Covid et REP/REP+ ;
- La réduction et le partage du temps de travail pour créer des emplois sans réduction de salaire.
Mary, Santiago, Julien et Carla, AED et militantEs du NPA Jeunes