Publié le Dimanche 10 mai 2020 à 21h47.

Acharnement de la RATP contre un syndicaliste… et contre tous ceux qui contestent

Son tort ? Avoir sollicité et participé à une enquête accident grave en tant qu’élu au CHSCT suite à des accidents du travail. En 2016, plusieurs collègues ont été victimes d’électrisations durant la conduite de leur métro sur la ligne 8.

Le syndicaliste de Solidaires RATP, conducteur sur la ligne 3, a donc, avec ses collègues, convoqué un CHSCT. Celui-ci a décidé une enquête menée par le syndicaliste pour le motif d’accident grave. Mais, non contente de faire subir d’être responsable d’accidents du travail, la direction de l’entreprise a refusé de payer le jour de travail correspondant à l’enquête, alors que le droit du travail permet justement qu’il le soit par l’entreprise.

Il s’en est suivi une bataille auprès du tribunal des prud’hommes : la RATP, condamnée à payer les jours de travail, s’exécute et décide d’attaquer à son tour pour récupérer les sommes perdues.

Il s’agit d’un véritablement acharnement contre ceux qui veulent défendre les salariés et améliorer leur condition de travail et de sécurité. Cette pratique est courante à la RATP, qui tente en permanence de réduire les possibilités d’action des syndicalistes et réduire les droits des agents. Ainsi, ces derniers jours, a été révélé au dépôt de bus de Bord de Marne, un fichage massif des personnels qui ont fait grève contre la réforme des retraites, qui sont malade, qui sont parties en congé grossesse, etc.

L’audience contre le syndicaliste de SOLIDAIRES RATP aura lieu ce lundi 11 mai à 13h, en période de crise et de difficultés à se déplacer, mais la direction devrait subir une nouvelle défaite.