Publié le Mercredi 8 juin 2022 à 19h30.

En pleine pandémie, la rentabilité de l’industrie automobile mondiale a atteint un niveau record

La rentabilité des seize principaux groupes automobiles mondiaux a atteint en 2021 son plus haut niveau historique sur les dix dernières années.

 

Celle-ci s’est établie à 8,5 %, soit près de cinq points de pourcentage de plus qu’en 2020. Elle était de 6,3 % en 2017 avant la pandémie.

Record de la décennie

Mesuré en milliards d’euros le bénéfice total réalisé par ces 16 constructeurs s’est élevé en 2021 à 134,2 milliards d’euros. Il a plus que doublé par rapport à 2020, soit un gain de 84,1 milliards d’euros. Il s’agit là aussi du niveau le plus élevé observé sur la dernière décennie, dépassant de 34 % le montant record de 2017 de 100 milliards d’euros.

Pourtant au cours des années 2020 et 2021, en conséquence de la pandémie mondiale et de la crise des approvisionnements en semiconducteurs, les ventes d’automobiles ont reculé dans le monde par rapport à 2019 l’année avant pandémie. Elles sont passées de 77,8 millions en 2019 à 67,5 millions en 2020 et à 71,7 millions en 2021. Mais cela n’a pas empêché l’augmentation du chiffre d’affaires car les voitures vendues sont en moyenne de plus en plus chères partout dans le monde.

Tous ces chiffres sont publiés dans la presse, issues de l’étude du cabinet international EY qui a recensé les résultats financiers des principaux groupes automobiles.

Tous les groupes automobiles ont augmenté leur rentabilité l’année dernière, certains plus que d’autres. En 2021, Tesla, le fétiche des boursicoteurs, est la marque qui a enregistré la rentabilité la plus élevée (12,1 %), suivie par BMW (12 %) et Mercedes-Benz (12 %).

Les groupes automobiles augmentent leurs profits en vendant moins de voitures car partout dans le monde ils vendent des voitures plus chères, de plus en plus pour les fractions les plus riches des populations. Le plus de profit pour les capitalistes peut passer par moins de voitures produites en quantité si chaque voiture, plus chère, incorpore plus de travail humain d’où plus de profit peut être obtenu..

Ces chiffres de profit accumulé alors que la pandémie continue à sévir dans le monde sont effectivement scandaleux. Oui, ces 134 milliards d’euros de bénéfice en 2021 proviennent du vol du travail des salariés automobiles sur tous les continents.