Ford abandonne l’engagement de maintenir 1 000 emplois dans l’usine. Pourtant la multinationale reçoit 46 millions d’euros d’aides publiques diverses en grande partie conditionnées à cet engagement. Bizarrement, ce reniement laisse gouvernement, préfet et éluEs de la région sans réaction. Ils prennent même au sérieux les dernières déclarations des dirigeants Ford sur d’éventuelles nouvelles productions pour les prochaines années.
Ce silence, qui signifie complicité, laisse les salariéEs dans le désarroi. L’écœurement et la lassitude existent bien, le sentiment aussi que Ford se moque de nous. Il y a donc conscience du danger pour l’avenir de nos emplois. Mais voilà, cela ne conduit pas à la colère ni à la combativité. Au contraire, l’ambiance est de plus en plus à la résignation.C’est dans ce contexte que l’équipe militante CGT essaie de relancer la mobilisation. Depuis juillet, une nouvelle manifestation au Salon de l’auto à Paris le samedi 4 octobre est en préparation. Il s’agit d’essayer encore de changer la donne, de bouger les pouvoirs publics, de mettre la pression sur Ford pour stopper les suppressions d’emplois, pour assurer un avenir au site.
Une bataille indispensableC’est donc parti pour une nouvelle aventure (après 2008, 2010 et 2012). Cette fois, ce sera en bus car le financement de l’opération s’annonçait dès le départ très compliqué. Nous avons sollicité les mairies, les éluEs locaux, les partis… et quasiment aucune réponse. Le PS semble avoir disparu. Le reste de la gauche n’est pas non plus très présent. C’est un handicap important car jusqu’à présent, nous avions l’appui de mairies et d’éluEs. Il y a plus dur encore avec les structures syndicales qui restent très discrètes. Nous avons bien le soutien financier de l’UD CGT de Gironde, mais aucun retour de la fédération métallurgie qui n’envoie même pas l’information aux militantEs du secteur. Nos demandes d’aides sont ignorées et ne circulent pas. Un vrai boycott...Par contre la solidarité fonctionne bien au niveau des syndicats d’entreprises et des militantEs de base. Plusieurs unions locales CGT, plusieurs syndicats (et pas seulement CGT) envoient des chèques de soutien. Des liens résultants des dernières luttes, celles des cheminotEs en juin et celles des intermittentEs et précaires cet été, ont permis d’organiser une initiative commune.Avec le CIP et la CGT Cheminots d’un dépôt, nous avons organisé samedi dernier une soirée débat-concert en soutien à l’action des « Ford » et pour débattre des résistances et des convergences nécessaires. Un chouette moment, solidaire et fraternel, qui a regroupé 200 personnes et qui a permis de collecter de l’argent.Nous cherchons le soutien financier mais aussi militant. Nous appelons effectivement largement à venir manifester avec nous sur le stand Ford, parce que la défense des emplois est l’affaire de tous les salariéEs, pour construire le « tous ensemble ». Nous verrons au bout du compte ce que nous réussirons. Une chose est sûre : même peu nombreux, même à contre-courant, il reste indispensable de mener cette bataille, c’est vital !
Vincent et Philippe