La direction de Geodis, filiale de la SNCF, convoque le 22 mars le secrétaire du syndicat CGT du site, Mouloud Sahraoui, à un entretien préalable avant « sanctions pouvant aller jusqu’au licenciement ». Ce n’est que la… dixième fois que ce camarade reçoit une telle convocation.
À chaque fois, il a écopé d’un avertissement ou d’une mise à pied, la direction n’osant pas présenter une demande de licenciement à l’inspection du travail, étant donné le vide de leur dossier.
Un deuxième élu CGT est aussi convoqué à cette mascarade. À un troisième, il est signifié une mise à pied conservatoire pendant ses congés. Il est convoqué le 26 mars, et le CE doit se réunir dans la foulée avant transmission d’une demande d’autorisation de licenciement à l’inspection du travail.
Fanatiques du licenciement
Ces fanatiques du licenciement ne s’arrêtent pas là ! Ils attaquent aussi devant le tribunal administratif une décision de la ministre qui n’a pas osé annuler le refus par l’inspection du travail du licenciement d’un 4e délégué.
Et cette guerre d’usure contre la CGT ne leur suffit pas. Un jeune embauché vient d’être licencié pour une prétendue prise de bec avec son chef. Pour lui, pas besoin de demander l’autorisation à l’inspection…
Dans la foulée, ils ont aussi licencié un ancien pour inaptitude physique. Ce groupe qui compte 40 000 salariéEs ne veut donc pas proposer de reclassement à « ses » ouvriers qui se sont usé la santé et cassé le dos dans « son » entreprise. L’annonce de son licenciement a brisé le salarié, qui a fait un malaise et a dû être emmené par les pompiers. Colère de ses camarades qui ont immédiatement débrayé et paralysé le site. Une réaction qui montre que l’envie d’en finir avec les conditions de travail déplorables et les bas salaires, déjà manifeste en décembre-janvier (voir l’Anticapitaliste du 9 janvier 2019) est toujours là.
Soft lock-out
Mais l’ennemi est rusé : depuis janvier, il organise une sous-activité chronique sur le site de Gennevilliers en détournant vers d’autres centres le traitement des colis. Ces changements coûtent très cher au groupe Geodis-Calberson, qui préfère perdre des millions plutôt que de céder aux revendications salariales de 300 employéEs.
Le message de ce soft lock-out est simple : avec son agitation, la CGT va faire fermer Gennevilliers. Ce chantage ne prend pas actuellement, mais il peut laisser des traces, dans les bureaux par exemple. La direction prépare aussi les élections professionnelles qui auront lieu au 4e trimestre. Elle est aidée par son toutou préféré, la CFTC, qui se démène à produire tracts et banderole proclamant « Touche pas à mon site », visant bien sûr la CGT.
Un rassemblement de solidarité est appelé le vendredi 22 mars devant l’entreprise, par le syndicat CGT de Geodis et l’union locale CGT de Gennevilliers. Toutes les organisations du mouvement ouvrier et populaire, partis, syndicats, associations, sont les bienvenues. Face à ces patrons de choc, la solidarité ne doit pas manquer. Ce sera aussi un levier pour étendre le mouvement dans les autres sites Geodis.
Correspondant