Publié le Jeudi 15 juin 2017 à 11h16.

GM&S La souterraine (23) : Les travailleurs toujours mobilisés !

Le 24 mai, les salariés de GM&S, une entreprise sous-traitante de l’automobile à La Souterraine dans la Creuse, décidaient en assemblée générale de reprendre le travail le 29 mai après six mois de mobilisation soutenue qui les avaient propulsés à la une de l’actualité après avoir menacé de faire sauter l’usine...

Cette décision de reprise faisait suite à la décision du tribunal de commerce de Poitiers de repousser de 5 semaines le redressement judiciaire après l’annonce « miraculeuse » de potentiels repreneurs. Mais la CGT et l’ensemble des ouvriers se sont vite rendu compte que les propositions ne reposaient que sur du vent. Au 7 juin, seul GMD (un groupe également sous-traitant de l’automobile) maintenait son offre (et encore, par un simple mail...) avec seulement une reprise de 110 salariés sur les 277.

De plus, les travailleurs apprenaient que les millions supplémentaires de commande promis par les constructeurs PSA et Renault n’étaient que pour l’année 2018, ce qui revenait à asphyxier financièrement l’entreprise avant la fin de l’année. Du « foutage de gueule » comme le disait un syndicaliste. Pour d’autres, « il faut remettre les bonbonnes », « on est gentils, mais faut pas nous prendre pour des cons ».

« Hollande, Macron, même chanson ? »

Du coup, la colère est de nouveau montée d’un cran. Profitant de la venue de Macron à Limoges, les travailleurs ont multiplié les démarches pour être reçus, menaçant de perturber sa venue. Finalement, ils ont été reçus, loin de Limoges, à la sous-préfecture de Bellac par Macron. Malgré l’incertitude sur l’heure et le lieu de la rencontre, près de 500 manifestants, dont 200 de GM&S, se sont rassemblés à Bellac le vendredi soir. Personne n’était dupe concernant l’issue de l’entretien, comme le proclamait une grande pancarte des GM&S : « Hollande, Macron, même chanson ? »

D’ailleurs, à la sortie de l’entretien avec le chef de l’État, les mines sur les visages de la délégation n’annonçaient rien de bon. Macron a annoncé la création d’une « cellule de crise » à laquelle sont conviés les représentants syndicaux, qu’il ferait pression sur les constructeurs, que l’audience au tribunal serait repoussée au 30 juin,qu’il avait une « préférence » pour la reprise par GMD... et qu’il ne fallait pas attendre de sa part qu’il joue au « Père Noël » ! Bref, rien de concret pour les ouvriers de GM&S et les interrogations sur leur devenir restaient dans toutes les têtes à l’issue de cette rencontre.

Au moment où nous écrivons ces lignes, les syndicalistes de GM&S sont reçus à Bercy dans le cadre de la cellule de crise, et dans toutes les têtes ressort l’envie de continuer à mettre la pression comme ils le font depuis six mois. Est-ce que leur colère, malgré les nombreux soutiens de la population à leur cause, restera isolée ou se répandra aux autres entreprises en butte à des plans de licenciements ou de fermeture ? C’est peut-être l’enjeu de la situation, car ce que patrons et gouvernement craignent le plus, c’est que la colère des GM&S s’étende à toutes les victimes de cette société capitaliste.

Correspondant