Le 22 octobre pour les travailleurs sans-papiers de l’agence d’intérim RSI de Gennevilliers (92), le 15 novembre pour ceux de la plateforme colis de DPD au Coudray-Montceaux (91), le 3 décembre pour ceux de l’agence Chronopost d’Alfortville (94) : ce sont les dates de déclenchement des grèves et d’installation de ces trois piquets.
Des mois de lutte donc, au cours de laquelle les grévistes font preuve d’une détermination et d’un courage qui forcent le respect, et qui devraient être un exemple pour l’ensemble des travailleurEs.
Ils font face au mépris des employeurs, en particulier La Poste et son sous-traitant Derichebourg, qui refusent de fournir les documents pouvant permettre leur régularisation. Mais ils sont également confrontés au racisme d’État. Les positionnements des différentes préfectures peuvent varier quant à la forme, ils sont strictement les mêmes sur le fond : un refus de prendre leurs responsabilités (ce qui pourrait être fait de deux manières : en régularisant ou en faisant pression sur les patrons pour la fourniture des documents).
Meeting de solidarité
Une complicité avec le patronat à laquelle s’ajoute le cynisme le plus total quand la Direction générale des Étrangers en France prend prétexte de l’arrivée de réfugiéEs ukrainienEs qui la « mobilise » pour refuser de rencontrer les grévistes. Le ministère de l’Intérieur, dont dépend cette direction, fait ainsi chorus avec tous les tenants de la solidarité à géométrie (très) variable.
Pour affirmer la nécessité d’une solidarité vis-à-vis de l’ensemble des migrantEs, quelles que soient leur nationalité, leur couleur de peau et leur religion, un meeting de soutien à cette lutte est organisé jeudi 10 mars, à la Bourse du travail de Paris. Toutes les forces qui se situent du côté de la réelle solidarité, entre les peuples comme au sein du monde du travail, ont été conviées. Une initiative importante dans ce bras de fer qui est engagé.