Mercredi 15 novembre 2017, Christian Agon, délégué du personnel chez IBM et responsable syndical CGT au CHSCT, comparaîtra devant le conseil de prud’hommes de Paris pour une énième fois… et pour les mêmes raisons : harcèlement et discrimination par une direction qui exige toujours le versement de dommages et intérêts, et ne cesse, depuis des années, de vouloir faire la peau à ce salarié.
Cadre commercial chez IBM, l’un des premiers combats de Christian a été de remettre en cause le système de rémunération des commerciaux : l’employeur imposait la signature d’un avenant modifiant le salaire variable. Provoquant alors l’ire de la direction, il a été licencié en novembre 2009. Ce n’est qu’au terme d’une longue mobilisation que sa réintégration a été gagnée en justice, la direction n’ayant exécuté la décision que sur intervention d’huissier, le 5 août 2010, sans lui redonner un poste correspondant à ses qualifications. Mais la pression a été relativement moins forte jusqu’en 2015, et Christian a continué à critiquer la politique interne des salaires et à dénoncer en CHSCT des pratiques de management manipulatrices et perverses.
Acharnement
Encouragée par les régressions sociales, la hiérarchie de Christian a ainsi monté un dossier avec notamment une enquête interne menée totalement à charge. Le 22 octobre 2015, il est convoqué par son responsable hiérarchique à un entretien non contradictoire pour se faire accuser de harcèlement moral et être suspendu de ses fonctions. Il aurait fait appel à « des gros bras » pour « tabasser » son manager. Choqué par cet entretien, il est arrêté par son médecin.
À son retour, le 16 décembre, il est convoqué afin d’être entendu sur « des faits présumés de harcèlement ». Christian souhaitant légitimement être accompagné par un délégué syndical, la direction a finalement annulé la réunion, arguant du fait que le délégué n’était pas habilité à écouter des informations personnelles et confidentielles.
Le 17 février 2016, il est convoqué à un entretien préalable à licenciement avec une liste de griefs ne justifiant en rien la convocation.
Malgré le refus du licenciement acté par le Comité d’établissement, la direction poursuit le processus. L’inspection du travail refuse également son licenciement, le jugeant « nul et sans objet car reposant sur des éléments prescrits ou non datés ».
Dès son retour, la direction fabrique un nouveau dossier de licenciement. Il aurait insulté son chef en présence de témoins. Sauf qu’il était accompagné de quatre autres personnes qui n’ont rien vu, rien entendu. Le licenciement est de nouveau refusé par l’inspection du travail.
IBM joue la carte du jusqu’au-boutisme et de l’écœurement. Nous devons nous mobiliser, l’accompagner dans cette nouvelle épreuve, lui que la direction a fini par rendre malade, tant physiquement que psychiquement...
Son procès étant véritablement emblématique de ce que les entreprises comme IBM sont capables de faire subir comme violences physiques et psychologiques à leurs salariés. Parce qu’aujourd’hui avec la casse du code du travail, la guerre éclair des capitalistes contre les travailleurEs, nous sommes définitivement tous des « Christian Agon » en puissance.
Correspondant