L’un des derniers sites historiques de la brasserie l’Espérance - Heineken à Schiltigheim annonce fermer ses portes dans les trois ans.
Au lendemain de l’annonce brutale en comité social et économique (CSE) central extraordinaire par la direction de Heineken de la fermeture à terme de son site de Strasbourg - Schiltigheim dans le Bas-Rhin, les 220 salariéEs ont lancé un mouvement de grève de 24 heures le mardi 15 novembre, emmenés par les déléguéEs CGT, CFDT et FO.
La fermeture de la brasserie l’Espérance fait partie de cette longue liste de brasseries ayant disparu : Adelshoffen en 2000, Schützenberger en 2006 et Fischer en 2008. L’Espérance constituait le dernier site de cette cité des brasseurs qu’était Schiltigheim.
Brutalité de la décision
Rien ne prévoyait cette annonce hormis le manque d’investissement et de projets constaté au cours des dernières années. La direction justifie ce choix par l’augmentation du coût des matières premières qui nécessite un regroupement de la production sur les deux autres sites de Marseille et Mons.
Il y a le choc de la brutalité de la décision, les vies brisées et le désarroi face à une direction dont la seule motivation est la recherche du profit, ce dont la direction ne s’est pas cachée lors du CSE annonciateur.
L’exemple de Heineken n’illustre que trop bien que ce n’est qu’en reconstruisant un mouvement social unitaire avec l’appui des syndicats que les salariéEs pourront faire plier la direction en modifiant le rapport de force. Ce n’est qu’ainsi que les salariéEs de Heineken pourront espérer changer les choses. L’Histoire a trop souvent montré que vouloir négocier « sereinement » avec la direction n’apporte rien.
La CGT a d’ores et déjà lancé l’idée, pour conserver le site, de produire une bière sous le label « Bière d’Alsace produite à Schiltigheim » avec des produits locaux.