Depuis une semaine, les mobilisations agricoles gagnent la France alors qu’elles sont déjà très fortes en Allemagne et dans plusieurs pays européens.
La détresse est réelle et la colère forte. Dégradations de bâtiments de l’État à Toulouse et Carcassonne, blocages d’autoroutes en Occitanie, barrages filtrants : le mouvement s’étend et prend une ampleur nationale, malgré le drame survenu le 23 janvier, une agricultrice tuée par un véhicule qui a percuté un barrage routier dans l’Ariège.
Les barrages de l’A64, en Haute-Garonne, ont trois revendications principales : création d’un fonds d’aide pour les 3 500 élevages du Sud-Ouest touchés par la maladie hémorragique épizootique (MHE) ; mise en place d’une « politique d’irrigation sur le département » pour assurer un partage équitable ; baisse du prix du gazole non routier (GNR), carburant des machines agricoles qui a bondi de 0,70 euro à 1,10, voire 1,20 euro le litre.
La FNSEA, syndicat majoritaire, utilise cette colère pour tenter de faire reculer encore un peu plus les protections environnementales. Alors, comme le gouvernement dont il est l’allié privilégié ou comme l’extrême droite, tous promeuvent un modèle agricole intensif et productiviste, destructeur pour les paysanNes comme pour l’environnement et la santé. L’accaparement des terres par les multinationales, le poids de l’agrobusiness et des centrales d’achat, la signature de traités de libre-échange sont les vraies menaces. C’est cette orientation qu’il faut combattre.
Les paysanNes sont aux premières loges pour constater les effets du dérèglement climatique, ielles en sont les premières victimes, inondations, sécheresse, épuisement des sols et des ressources en eau, prolifération de parasites et de maladies.
Il faut donc changer profondément les politiques publiques agricoles, imposer aux grands groupes des prix planchers et aux banques un moratoire sur les dettes, favoriser les modèles d’agriculture bio paysanne, développer et soutenir la filière bio.
La mise en place de la sécurité sociale alimentaire assurerait une alimentation de qualité pour toustEs, faciliterait de nouvelles installations, permettrait une juste rémunération des paysanNes. Une politique agricole juste !