Publié le Jeudi 9 février 2017 à 13h11.

Les CDD explosent

Les promoteurs du revenu universel nous matraquent que c’est « la fin du travail »… C’est plutôt l’explosion de la précarité et la multiplication des « formes alternatives » au salariat à laquelle on assiste !

Dans le cadre des négociations sur la nouvelle convention assurance chômage, l’Unedic a publié une étude très révélatrice intitulée « Marché du travail et assurance chômage ». Il en ressort deux éléments principaux.

D’abord le nombre d’embauches en CDD de moins d’un mois a doublé en 15 ans ! C’est ce qui explique que, si malgré tout, la part des CDD dans l’emploi reste stable, la part des CDD dans l’embauche a, elle, augmenté.

Ainsi, ce qui est appelé la réembauche (quand un salarié retravaille pour un ancien employeur) constitue une méthode de recrutement de plus en plus importante depuis les années 1990 (38 % pour les CDD supérieurs à un mois, 84 % pour les CDD inférieurs à 1 mois !).

De plus, ce mode de recrutement s’étend aux secteurs non concernés par les CDD d’usage (par exemple dans le commerce, les services aux particuliers et même dans l’administration).

Dans la ligne de mire, la protection sociale

L’Unedic prévoit un déficit de 3 milliards d’euros en 2017, et une étude chiffre à 5 milliards le coût des allocations versées liées à cette explosion des périodes d’alternance emploi-chômage. Voilà où est le déficit !

Au passage, on apprend que le pourcentage des salariéEs en contrat temporaire qui sont en CDI temps plein trois ans après est l’un des plus faibles d’Europe (20 %, chiffres étudiés sur la période 2008-2011).

Enfin, on assiste à la multiplication des formes dites « alternatives » au salariat : de 10,7 % à 11,5 % en 2014 en France (de 10,7 % en 2005 à 15,7 % en 2015 aux USA). Auto-entrepreneuriat, « slashers »-cumul d’emplois…, des dispositifs qui contribuent tous à attaquer la protection sociale !

Correspondant