Depuis le 1er juillet, les employéEs du McDo de Saint-Barthélemy sont en grève, contre les licenciements qui frappent ce haut lieu des luttes salariales contre la multinationale et ses franchisés.
Le McDo de Saint-Barthélemy dans les quartiers Nord de Marseille est un McDo un peu particulier : l’un des rares lieux de vie pour le quartier de longue date, mais aussi lieu de luttes, depuis une quinzaine d’années. Ce qui a permis d’obtenir pour les salariéEs un treizième mois, davantage de contrats à temps plein. Chose rare chez McDo, nombreux sont les salariéEs à travailler depuis plusieurs années.
Une direction aux méthodes de voyous
Ces acquis sociaux et militants sont dans le viseur de la maison mère, McDo France, et de son franchisé marseillais. À l’été 2018, la direction a essayé de sous-traiter le plan social à un repreneur bidon. Ce qui a été retoqué par la justice.
Exemple parmi tant d’autres du mépris de la direction : au mois de mai dernier, le McDo a été braqué par des hommes armés, qui ont pris la recette et agressé le directeur. Le franchisé n’est jamais venu voir les salariéEs ; en revanche, il est très vite allé au commissariat récupérer l’argent volé. Une semaine plus tard il convoquait une salariée pour un entretien préalable à un licenciement économique.
Menaces, intimidations, agressions, chantage et tentatives de corruption, ou encore remplacement des équipes : la direction a eu recours à de véritables méthodes de voyous pour isoler les grévistes. Au nombre desquels notamment Kamel, délégué syndical et leader du mouvement, aujourd’hui menacé de licenciement avec six de ses collègues.
Menaces qui ont déclenché la grève dès le 1er juillet. le McDo est fermé et occupé par les grévistes. Ils et elles refusent les licenciements et réclament la requalification des CDD en CDI, le paiement des heures de grève et des investissements pour assurer de meilleures conditions de travail et la pérennité du site. En creux, ils dénoncent la volonté de la direction de le fermer. McDo France avait en effet déréférencé ce site de l’application mobile.
La lutte emblématique de ce McDo dans les quartiers Nord a permis de créer des liens avec d’autres McDo à Marseille et ailleurs, mais aussi avec d’autres salariéEs en lutte dans le voisinage.
Ce genre d’initiative, à multiplier et élargir, peut permettre de renforcer leur lutte et celle de touTEs. Face aux patrons voyous, aux plans de licenciements, aux réorganisations, au non-respect du code du travail, à la violence du management, chacun dans sa boîte est dos au mur. C’est par la convergence de ces luttes que le rapport de forces pourra être renversé.
CorrespondantEs