Publié le Jeudi 25 avril 2013 à 14h18.

Petroplus : réquisition immédiate

Mardi 16 avril, le tribunal de commerce de Rouen a rejeté les deux dernières offres de reprise de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne. Il scelle ainsi la liquidation de la raffinerie et le licenciement des 470 salariéEs restants.Après dix-huit mois de valses hésitations, de promesses en renoncements, de déclarations d’élus en repreneurs douteux, cette décision apparaît comme irréversible pour les salariéEs et les centaines de personnes concernées, sous traitants, familles, proches…Le tribunal de commerce, juge et partie, tenu par les patrons, ne fait qu’asséner le dernier coup d'une politique voulue, décidée, organisée et mise en œuvre par les grands groupes pétroliers, Shell mais aussi Total, Exxon, Inéo. Shell s’est débarrassé de sa raffinerie en la vendant à Petroplus, spécialiste de la liquidation industrielle, qui a aussi fermé la raffinerie de Reichstett. L'UFIP, organisation des majors pétroliers, se félicite d'avoir fait remonter les marges du raffinage européens grâce à la fermeture des raffineries.

Du blabla inutileLe député de la circonscription, numéro deux du PS, Guillaume Bachelay, parle la main sur le cœur de son attachement « d'enfant du pays » à l'industrie locale et à la défense de l'emploi. Mais les faits sont têtus, la raffinerie ferme et son gouvernement laisse faire. Les ministres Montebourg et Sapin ne sont capables que de promettre d’œuvrer au reclassement des 470 salariéEs et à la réindustrialisation du site... Comme d'habitude, et comme partout où les usines ferment et où les salariéEs sont condamnéEs à galérer entre stage, formation bidon, précarité et chômage.Le gouvernement doit réquisitionner maintenant la raffinerie de Petit-Couronne pour maintenir les emplois sur le site. Cette réquisition ne doit pas être temporaire, en attendant un repreneur qui ne viendra pas plus demain qu'hier, mais s'inscrire dans l'expropriation de l'ensemble des groupe pétroliers, dans la perspective d’un service public de l’énergie sous le contrôle des salariéEs et de la population.

Christine Poupin