Publié le Jeudi 24 avril 2014 à 22h10.

Postiers du 92 : après plus de 80 jours de grève, la direction doit plier

Le 29 janvier, suite au non-renouvellement du contrat unique d’insertion d’une factrice de Rueil, 87 % des facteurs de ce centre partaient en grève reconductible pour exiger l’embauche des précaires injustement congédiés. 84 jours plus tard et après bien des péripéties, la grève pour la titularisation des précaires, contre les suppressions d’emplois, contre les tâches supplémentaires non payées et pour une prime de vie chère continue...

Elle touche trois centres de distribution en majoritaire (Rueil, La Garenne-Colombes/Bois-

Colombes, Gennevilliers) et d’autres bureaux où des minorités significatives sont en mobilisation (Courbevoie, CTED de Colombes, Asnières…). Action commune avec les intermittents et précairesMercredi 16 avril, les postiers grévistes du 92 se sont rendus dans le plus gros centre de distribution du pays : la Poste du Louvre, où travaillent près de 300 facteurs. Ils n’étaient pas seuls : ils étaient accompagnés d’un groupe d’intermittents et précaires, en lutte contre la réforme de l’Unedic. Ensemble, ils se sont adressés aux facteurs des quatre premiers arrondissements parisiens. L’objectif ? Populariser l’objectif d’une AG des postiers de région parisienne, pour discuter de comment surmonter l’émiettement des luttes des postiers, qui se mènent métier par métier, centre par centre, et même service par service. Et montrer qu’il est possible de lutter côte à côte, chômeurs-précaires-postiers et intermittents. Déjà une défaite pour La Poste...Pendant plus de 8 semaines, la direction de La Poste a refusé toute négociation avec les grévistes du 92. Elle cherchait à faire la preuve que la lutte ne servait à rien, que chercher à unir les forces de plusieurs bureaux ne menait à aucun résultat. La Poste se donnait également comme objectif de licencier les principaux animateurs de SUD Poste 92 et d’affaiblir durablement une organisation syndicale qui refuse le petit jeu du « dialogue social ». Elle a déjà échoué sur ces deux plans. Pourquoi ? Les grévistes ont arraché lors des négociations qui se tiennent depuis deux semaines des avancées sur des questions que la direction présentaient au début du conflit comme « non-négociables » : deux des quatre collègues précaires ont décroché un CDI, la direction propose un calendrier de report des réorganisations de Rueil et Courbevoie… Et sur les sept procédures de licenciement engagées par la direction dans le cours du conflit, deux ont été purement et simplement abandonnées, et une n’aboutira pas sur un licenciement. … mais pas encore une victoire pour les grévistesCependant, la direction cherche à faire traîner en longueur les négociations. Elle refuse de lâcher sur un compromis acceptable pour les grévistes. En prolongeant le conflit, elle veut épuiser les grévistes. Mais par son refus, la direction a poussé les grévistes à étendre leur grève, à populariser leur conflit au-delà des frontières des Hauts-de-Seine et à tisser des liens de solidarité forts entre les bureaux concernés par la grève, des liens qui subsisteront au-delà du conflit. Pour l’heure, les grévistes sont sûrs d’une chose : ils ne reprendront pas le travail sans avoir obtenu des avancées substantielles. Correspondant