Publié le Vendredi 5 avril 2013 à 11h55.

PSA Aulnay : le gouvernement interpelle les grévistes

Alors que la grève dure depuis 11 semaines, la détermination des grévistes n’est pas près de céder, bien au contraire. Pendant toute la semaine, les grévistes ont été bien présents. Mardi 26 mars, ils étaient au tribunal de Versailles où la CGT contestait le plan social. Le refus de tenir l’audience sur le fond, à la demande des avocats de la direction et des syndicats prêts à signer le plan, a provoqué la colère des grévistes. Leur rassemblement s’est donc transformé en manifestation dans Versailles qui n’y est guère habitué. La volonté d’obtenir gain de cause sur l’annulation des licenciements des huit grévistes et des poursuites juridiques est un des objectifs immédiats sur lequel les grévistes voudraient marquer des points. Le mercredi ils ont donc occupé une annexe du ministère du Travail, installée dans l’ancienne usine Citroën de Javel, fermée pour ouvrir Aulnay. Au-delà du symbole, il s’agissait d’obtenir du gouvernement qu’il tienne son engagement de nommer un médiateur capable d’imposer une discussion au moins sur les sanctions. Cette action a débouché sur une première réunion vendredi 29 mars. Une détermination renforcéeJeudi 28 mars, après avoir occupé le siège du Medef, surprise, le gouvernement avait préparé à la sortie des grévistes un comité d’accueil… des gendarmes mobiles qui, une fois les médias partis, ont embarqué de force les 130 grévistes. Était-ce la crainte de voir les PSA tenter de perturber l’intervention télévisée de Hollande ? Le gouvernement préfère-t-il que ce soit les réacs opposés au mariage pour tous qui tiennent la rue ? En tout cas, les grévistes ont été embarqués dans des bétaillères policières, avec la menace de poursuites pour manifestation illégale. Heureusement, les grévistes ont eu à leur sortie du commissariat un comité d’accueil plus chaleureux. Le lendemain, le Figaro dévoilait le projet de PSA pour continuer de réduire le coût du travail : supprimer à Poissy l’équipe de nuit qui coûte trop cher pour augmenter la durée du travail des deux équipes de jour, en demandant aussi aux salariés leurs « idées » pour diminuer le coût de production de 600 euros par voiture ! Les salariés d’Aulnay, auxquels la direction fait miroiter une mutation à Poissy, sont donc informés ainsi que les travailleurs de Poissy. Si la direction réussit à se débarrasser du « problème Aulnay », en mai elle s’occupera d’eux. L’alternative ne peut donc passer que par un élargissement de la grève à Aulnay et son extension à Poissy et Mulhouse (qui risque aussi de tester cette augmentation du temps de travail). La solidarité financière autour des grévistes d’Aulnay est un encouragement à s’engager dans cette voie. Vendredi, les grévistes se sont « payéEs » entre 900 et 1 200 euros. Les moyens de ne rien lâcher ! CorrespondantEs