Publié le Mercredi 22 février 2012 à 12h25.

PSA Aulnay: non à la fermeture

De l’avis des militants locaux, Aulnay-sous-Bois (93) n’avait pas vu 2 000 manifestantEs dans ses rues depuis 1968. Une belle manifestation pour amplifier la mobilisation contre la fermeture programmée par la direction de PSA.

L’usine ne compte plus que 3 300 salariéEs contre 5 000 en 2004, avec un volume de production divisé par deux. Le gros du cortège était fourni par les salariéEs, leurs familles, voisins et amis. Tous sont conscients que la fermeture du site d’Aulnay, c’est 500 familles de la ville et des milliers aux alentours qui se retrouveraient sans ressources. Car 3 000 suppressions d’emplois directs, cela représente près de 10 000 emplois indirects. Viennent ensuite de nombreux militants des autres usines du groupe : Rennes, Poissy, Sochaux, La Garenne. En effet, les réductions d’effectifs touchent tous les établissements avec la liquidation de centaines d’emplois de CDD, intérimaires et prestataires dans et hors production.

Si toutes les organisations syndicales de l’usine, CGT, Solidaires, CFDT, CFTC, CGC, FO et SIA (syndicat « indépendant » majoritaire) ont appelé à la manifestation, leur présence a été volontairement discrète pour préserver l’unité réalisée jusqu’à maintenant dans la mobilisation. La fin du cortège a vu se succéder le PCF, le PG, EÉ-LV, le PS, LO et le NPA.

Après une très longue marche dans la ville d’Aulnay, la manifestation s’est regroupée sur la place de la mairie. Après la présentation de la lutte par Jean-Pierre Mercier, délégué syndical CGT de l’usine, se sont succédé les représentants de tous les syndicats du site, le maire d’Aulnay et les porte-parole des organisations politiques présentes à la manifestation.

Tous les intervenants ont dénoncé les méthodes de gestion de la direction de PSA qui, après avoir caché ses projets puis les avoir minimisés, est maintenant passée à leur mise en œuvre cynique, entraînant déjà des centaines de suppressions de poste de travail tout en surchargeant les salariés épargnés.

Si le renforcement de la mobilisation sur le site d’Aulnay est la priorité pour tous, il est incontournable de construire l’unité dans la lutte de tous les sites concernés immédiatement tels que ceux de SevelNord et de Madrid. Et au-delà, tous les sites de PSA, équipementiers et sous-traitants compris, et plus largement toute la filière automobile.

Ce fut le sens de l’intervention de Philippe Poutou insistant sur la nécessaire combinaison des luttes, des mobilisations qui existent depuis les postiers jusqu’aux sidérurgistes de Florange, en passant par ceux de Fralib. Philippe insiste sur la dimension internationale des révoltes qui se développent face à une crise qui conduit chaque jour à des attaques de plus en plus importantes contre les travailleurs et les peuples. Si, comme le crient ceux de Florange et d’Aulnay, ils ont la volonté de devenir « le cauchemar du gouvernement », nous devons, comme l’a suggéré Philippe, être les cauchemars de tous les gouvernements, FMI et autre Banque mondiale qui veulent nous faire payer leurs crises.

Robert Pelletier