Depuis le lundi 25 avril, la majorité des 130 salariéEs de PEI, société en charge du nettoyage au Technocentre Renault Guyancourt (TCR) sont en lutte contre leur direction et celle de Renault. En cause, la décision de cette dernière d’imposer le télétravail aux salariéEs Renault au moins une fois par semaine et fermer le site tous les vendredi pour réaliser des grosses économies… sur cette prestation ce qui se traduirait par la suppression de 60 emplois sur les sites Renault d’Île de France.
Une décision inacceptable pour les salariéEs de PEI dont le temps de travail avait déjà été réduit à 75% depuis la crise du Covid et dont les salaires, pour les temps plein, atteignent à peine le SMIC.
« Tous les vendredi doivent être payés ! »
Les grévistes ont donc débrayé massivement ce jour-là, défilant dans les bureaux avec drapeaux en scandant que « tous les vendredis doivent être payés » et que « Renault n’a pas à faire d’économies sur notre dos ». Une réaction qui a visiblement surpris la direction tant de PEI que de Renault. Dès le lendemain, alors que la grève se poursuivait, celle-ci annonçait à une délégation de grévistes le paiement à 100% du vendredi suivant et des heures de grèves. Quant à la suite, la décision serait donnée le 29 avril...
Renault contre-attaque
Sans trop de surprise, la réponse donnée fut négative. Les grévistes relancèrent le mouvement le jeudi 5 mai. Mais, dès avant cette date, les directions de Renault et PEI ont mis toutes les entraves possibles à l’organisation du mouvement, interdisant notamment l’accès du site aux élus du personnel et aux représentants syndicaux de PEI extérieurs au site… Avant d’étendre cette interdiction à l’ensemble des salariéEs en désactivant leurs badges le jour de la grève ! Une manière minable – et illégale – d’essayer d’invisibiliser le mouvement et de couper les contacts entre les grévistes et les autres salariéEs du site. Le lendemain, la direction de Renault faisait même placer des barrières et des vigiles, devant les tourniquets. Cerise sur le gâteau, Renault faisait annoncer le jour même son intention de recourir à une autre société si « un service minimum » n’était pas assuré.
La lutte continue
Face à l’ampleur de la riposte, les grévistes ont compris qu’en plus de leur enthousiasme et de leur solidarité, il allait aussi falloir s’organiser pour durer face à l’opposition de Renault !
Lundi 23 mai, ils ont occupé toute la matinée le siège social de Renault quai Le Gallo à Boulogne, avec un contraste saisissant entre les salariéRs PEI combatifs et le calme aseptisé du hall du siège social. Une fois rentrés à Guyancourt se restaurer, ils et elles ont retrouvé les grévistes demeurés occuper le PC4, Après une réunion de concertation, l’après-midi, réussissant à tromper la vigilance du personnel de sécurité, nombreux à l’entrée de l’Avancée, ils sont parvenus à entrer de nouveau dans le Technocentre. Très inquiète, la direction avait même appelé du renfort, mais les trois membres de la BAC, ne trouvant rien d’anormal, sont repartis.
Les grévistes préparent maintenant les formes d’action des jours à venir. Ainsi, en plus des assemblées générales, un comité d’organisation de la grève, comprenant des déléguéEs et des non syndiquéEs, hommes et femmes à parité, a été élu. Car le combat continue. Même si les grévistes ont accepté de réaliser un service minimum, ils et elles restent massivement mobilisés pour faire aboutir leurs revendications. À commencer par celui-là : « Tous les vendredis doivent être payés, paiement des salaires à 100% » !
Dernière minute : le mardi 24 mai au matin, une délégation de grévistes PEI de Guyancourt, venus s'adresser aux salariéEs de Cléon, où travaillent leurs collègues PEI, se sont faits agresser physiquement par une vingtaine de cadres dépêchés en urgence par la direction. À suivre.