Pendant trois semaines, les salariés de PEI, entreprise de nettoyage du site de Renault-Lardy (centre d’ingénierie de 2 000 salariés dans l’Essonne), étaient en grève pour protester contre la mutation de force de deux de leurs camarades.
La direction de leur société PEI veut s’en débarrasser parce qu’ils ont refusé les sales méthodes d’achat de syndicalistes qu’elle a l’habitude de généraliser. Ces deux représentants ont continué à remonter les revendications de leurs camarades.Les grévistes de PEI ont mené une lutte d’autant plus difficile que les syndicats « maison » ont tout fait pour casser la grève. Dès le premier jour, 20 délégués d’autres sites PEI débarquaient pour faire en sorte que l’assemblée générale ne débouche pas sur une grève. Comme ils ont échoué, les voilà de retour deux jours après : ils distribuaient un tract accusant les deux représentants menacés de mutation de harceler leurs collègues ! Présents à 6 ou 7 pendant toute la durée de la grève, les délégués véreux sont là tous les jours et finissent par obtenir, par tromperie, pressions ou promesses, qu’une partie des non-grévistes signe une pétition disant qu’ils sont harcelés. Cette manœuvre est utilisée par la direction de PEI pour mettre à pied les deux représentants et les convoquer à un entretien préalable à licenciement.
Direction mafieuseFace à ces méthodes de gangster, au soutien inconditionnel et complice de la direction Renault, les 20 grévistes de Lardy ont mené une lutte exemplaire : s’adressant à d’autres sites sur lesquels PEI intervient, ils ont tissé des liens avec des salariés qui subissent eux aussi une dégradation de leurs conditions de travail. S’ils ont repris le travail la semaine dernière, faute d’une extension de leur mouvement, ils se tiennent prêts à repartir au combat quand la situation sera plus favorable.Quant aux deux représentants qui attendent la sanction de PEI, ils sont déterminés à s’y opposer juridiquement et à dénoncer partout où cela sera possible les méthodes mafieuses de leur direction.
Correspondant