Publié le Jeudi 7 janvier 2010 à 22h04.

Téléperformance : 400 emplois en sursis

L’entreprise Téléperformance France, sous-traitant d’Orange, Bouygues et SFR, annonce des surcapacités de production sur les sites de la région parisienne (Pantin, Guyancourt, Montigny) et de Lyon. En clair, il faudrait supprimer ou déplacer 400 postes de travail, donc des bassins d’emploi et des salariés (cadres, agents de maitrise, employés). Voilà les conséquences de la restructuration de Téléperformance France depuis le 1er janvier 2009. Pourtant Téléperformance est cotée à la Bourse de Paris, accroît son chiffre d’affaires et ses bénéfices depuis le 1er janvier 2009, mais délocalise pour augmenter le dumping social. Les opérateurs mobiles lui ont vendu leurs centres d’appels pour les délocaliser et l’arrivée d’un 4e opérateur ne modifiera pas cette logique infernale : près de 10 000 emplois supplémentaires seront délocalisés dans le secteur qui a déjà perdu 28 000 emplois en dix ans. Afin de défendre leur emploi, les salariés de l’entreprise ont multiplié les actions sur tous les sites de production depuis l’annonce de ces « plans de sauvegarde de l’emploi » (PSE) au cours du mois de juin 2009. Sauter les portillons du siège d’Orange à Arcueil, investir le site de Vivendi, envahir les boutiques SFR ou Orange proche des Champs-Élysées à Paris, voilà les opérations importantes déjà réalisées et d’autres sont en préparation.

Ce ne sont pas les propositions d’indemnisation en cas de départ volontaire qui vont les faire craquer : 7 000 euros pour dix ans d’ancienneté, une poignée de cacahuètes, alors que le président du directoire a touché 7,2 millions d’euros en 2009. Même la justice a de nouveau été obligée de reconnaître le 10 décembre dernier que les mobilités forcées et les licenciements prévus par la direction de Téléperformance France étaient illégaux et que le plan de départ volontaire restait insuffisant. Pour se couvrir, la justice a proposé une médiation, approuvée par l’intersyndicale et soutenue par le comité central d’entreprise. Alors la lutte continue : débrayage sur les sites, même ceux qui ne sont pas encore directement concernés, occupation des locaux, envahissement des réunions des comités d’entreprise, manifestations devant les sièges sociaux, le tout sur une base élargie entre plusieurs syndicats très impliqués dans la lutte. Car en plus, durant cette période agitée et sans provocation aucune, Téléperformance et sa direction éclairée souhaite obtenir un Label social, reconnaissant sa volonté de dialogue social et continue de négocier des accords d’entreprise, prétendus plus favorables aux salariés que ceux existants avant la restructuration du 1er janvier 2009. Mais, comme la crise est toujours présente, les propositions de la direction de Téléperformance France sont opportunément minimalistes : salaires au Smic, blocage des salaires, conditions de travail dégradées, pression et polyvalence, flicage des salariés, fouille à la sortie des entreprises, mépris des syndicats et de leurs représentants…. Correspondant