Publié le Jeudi 12 mai 2016 à 10h43.

Transports Les routiers reconduiront

L’un des articles de la loi travail comporte une disposition permettant d’abaisser dans le cadre d’un accord d’entreprise le taux de majoration des heures supplémentaires, jusqu’à 10 % au lieu des 25 % habituellement pratiqués.

Dans le secteur du transport routier le paiement majoré des heures supplémentaires est un élément très important et la baisse de cette majoration impacterait gravement le pouvoir d’achat des salariéEs.

Ainsi, dans un secteur où le dumping social est ravageur en matière de conditions de travail, cette mesure aurait des conséquences doubles, en terme de pouvoir d’achat et en termes de santé et sécurité au travail.

Mise en danger de la vie d’autrui

Un autre article au cœur de la loi travail concerne la hiérarchie des normes. Concrètement, dans la branche transport, cela donnerait la possibilité aux employeurs de modifier le nombre d’heures de conduite, le nombre d’heures et de jours de repos, dans le cadre d’un simple accord d’entreprise à la signature imposée par un chantage à l’emploi. Actuellement les maxima sont de 43 heures par semaine pour les conducteurs de courte distance et de 48 heures pour les longues. Des organisations du travail, des conditions de travail, qui mettent en danger les salariéEs du secteur et par contrecoup, tous les usagers de la route.

C’est donc bien naturellement que les salariéEs du secteur sont prêts à se retrouver dans le cadre des  mobilisations interprofessionnelles et intersyndicales contre le projet de loi travail. L’engagement des syndicats CGT, FO et Solidaires, qui appellent à la grève reconductible à partir du lundi 16 mai, peut être un de ces éléments indispensables à la construction du rapport de forces pour défaire ce que le 49-3 veut imposer.

Robert Pelletier