Près de 500 militantEs se sont retouvés devant le tribunal de grande instance de Versailles le jeudi 16 novembre pour affirmer leur soutien aux 9 militants de la CGT PSA Poissy poursuivis pour prétendument avoir séquestré un responsable hiérarchique.
Ces militants sont poursuivis pour « arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire suivis d’une libération avant le septième jour », et pour « violence commise en réunion suivie d’incapacité n’excédant pas huit jours ». Ils risquent jusqu’à cinq ans de prison ferme et le licenciement pour quatre d’entre eux. Le rassemblement était appelé par le comité de défense des libertés ouvrières et syndicales chez PSA.
Nombreuses délégations
Pour PSA étaient présents, outre les camarades de Poissy, les sites de Mulhouse, Sochaux, Trémery, Rennes, Saint-Ouen, Charleville, Borny, Valenciennes, Vélizy. D’autres délégations sont venues du Nord pour la métallurgie (Française de mécanique, Sevelnord, Toyota), de la région parisienne (Renault Lardy, Technocentre) et d’entreprises (cheminots) des Yvelines avec la secrétaire de l’UD CGT 78, des membres de la Compagnie Jolie Môme, un envoyé de la Fédération de la métallurgie CGT et des délégations de syndicats Sud-Solidaires. À noter aussi la présence de personnalités comme Gérard Filoche (parrain du comité de soutien) et Frédéric Lordon. Du côté politique, étaient présents le PCF, La France insoumise, Lutte ouvrière et le NPA, par leurs représentantEs nationaux. Une unité indispensable pour faire barrage à la politique répressive chez PSA mais qui se retrouve aussi pour dénoncer la cohérence entre l’attitude de PSA et ses attaques contre les salaires, les conditions de travail sur l’ensemble des sites. Une cohérence que toutes et tous ont dénoncé avec les mesures régressives du gouvernement au travers des ordonnances.
Une unité syndicale et politique à élargir
En tout cas une matinée où volonté de résistance et combativité n’ont pas empêché une unité syndicale et politique à élargir. Dommage que la direction confédérale CGT ne se soit pas physiquement associée à cette initiative. Beaucoup de délégations présentes ont rejoint la manifestation contre la politique gouvernementale pour continuer de dénoncer la cohérence antisociale et répressive à laquelle nous sommes confrontéEs.
Le déroulement du procès fut conforme à ce que chacunE avait pressenti en dénonçant la collusion flagrante entre PSA, le gouvernement et l’appareil répressif. La juge s’était manifestement fait sa (mauvaise) idée sur les faits reprochés, avant même d’avoir entendu les neufs militants et leur avocate, Marie-Laure Dufresne-Castets. La procureure a demandé 5 mois de prison avec sursis. De son côté, PSA demande au total 18 000 euros de préjudice et 7 500 euros de remboursement de frais de justice. Le jugement a été mis en délibéré pour le 20 décembre. Une nouvelle date à mettre dans nos agendas.
Robert Pelletier