Publié le Dimanche 29 novembre 2020 à 20h08.

Vers une manifestation nationale contre les licenciements

Une seconde réunion à l’appel des salariéEs du groupe de voyages TUI s’est tenue le 29 novembre 2020 en visio. Il s’agissait de poursuivre la discussion après une première réunion réussie le 9 novembre dernier. Étaient présentEs des salariéEs d’Auchan, Cargill, Bridgestone, TUI, Air France, Adecco, du travail social, Renault, l’aéronautique, Sanofi, General electric, poste, ainsi que des organisations comme Fédé Sud commerce, Jolie Môme, LFI (Manuel Bompard), CGT inspection du travail…

Rappelons que l’initiative vise à regrouper et coordonner les équipes syndicales et les salariéEs viséEs par des licenciements et des suppressions d’emplois, avec l’idée qu’il ne sera pas possible de s’opposer à l’offensive capitaliste qui profite de la crise sanitaire pour restructurer l’économie et les services publics en luttant seulE dans sa boîte.

La convergence se construit

Premier constat, il y avait davantage de participantEs (dont des salariéEs de Bridgestone) et l’initiative semble rencontrer un réel écho. La CGT TUI a annoncé avoir rencontré Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, qui a indiqué voir l’appel des TUI d’un œil favorable. Reste à savoir si la Confédération pèsera pour assurer le succès des initiatives qui en découleront.

Deuxième constat, un réel besoin de radicalité ressort des interventions. La volonté d’en découdre et ne pas se contenter de manifester ou d’exprimer un ras-le-bol est bien présente : il est vraiment question de trouver les moyens d’inverser le rapport de forces, d’imposer dans la rue la fin des licenciements et de la précarité (comme dans le commerce où salariéEs en CDD ou extra se retrouvent au chômage sans être licenciéEs), de retirer ce droit au patronat. Pour autant, les difficultés à mobiliser dans les entreprises, particulièrement au moment où le patronat et le gouvernement cherchent à atomiser notre classe, sont incontournables.

Construire une mobilisation nationale

À ce stade se dégage une proposition d’une manifestation, si possible centrale, le 23 janvier 2021 pour l’interdiction des licenciements. Une telle manifestation rassemblant de travailleurs/euses de plusieurs secteurs et entreprises de manière coordonnée sur un tel mot d’ordre, à l’heure où les médias cherchent à apitoyer l’opinion sur le sort exclusif des petitEs commerçantEs et oublient les travailleurs/euses, serait bien sûr un pas en avant considérable dans la situation, du jamais vu depuis deux décennies.

Troisième constat, plusieurs interventions ont cherché à lier la bagarre contre les licenciements à la contestation générale de la politique du gouvernement que la mobilisation contre la loi de sécurité globale commence à dessiner. Le succès des manifestations de la veille a remonté tout le monde et personne n’a l’intention de faire retomber le soufflé.

Arriver à rendre visible la question des licenciements et de la précarité, tout en parvenant à s’inscrire dans la dynamique en cours, expression des maturations et ruptures d’une large part de la population contre la politique du gouvernement, tel sera l’enjeu de l’appel à manifester qui devrait être finalisé dans les jours à venir.