Il y a cinquante ans, le 13 juillet 1965, était adoptée la loi sur les nouveaux régimes matrimoniaux, visant à promouvoir l’égalité au sein du couple. Pour la première fois, la femme mariée était libre de travailler et d’ouvrir un compte sans l’autorisation de son mari, ou encore de disposer de ses propres biens. Imaginons qu’avant cette loi, elle n’avait pas même le droit de signer un chèque sans l’accord de son époux...
Moins connu que la loi de 1944 accordant le droit de vote aux femmes ou que celle de 1975, la loi Veil, qui leur donna accès à l’avortement et à la possibilité de choisir ou non d’avoir un enfant, cette loi a pourtant toute son importance : pour la première fois, les femmes mariées ont eu la possibilité de devenir financièrement indépendantes si elles le souhaitaient... et si elles le pouvaient. Avoir la possibilité de travailler, d’ouvrir un compte en banque et de disposer de ses propres revenus : une autonomie économique nécessaire pour parvenir à une véritable égalité sociale, toujours pas d’actualité.
Car cinquante ans après cette loi, cette notion d’égalité hommes-femmes paraît bien loin dans l’ensemble de la société, et dans le monde du travail en particulier. Ainsi, aujourd’hui en France, on estime qu’à travail et niveau de compétences égal, une femme gagne en moyenne 27 % de moins qu’un homme pour le même poste. Et selon des chiffres de la Banque mondiale en 2013, le pouvoir du mari sur la vie professionnelle de son épouse reste officialisé dans 15 pays dans le monde, et dans au moins 29 pays, la loi désigne toujours l’homme comme le « chef de famille »...