Publié le Lundi 10 mars 2014 à 10h29.

Disparition : Antoinette Fouque (1936-2014)

Antoinette Fouque est morte ce 20 février 2014 à l’âge de 77 ans. Cette figure du militantisme laissera un souvenir controversé au mouvement féministe...

Femme du peuple, enseignante, psychanalyste et « grande organisatrice », elle rejeta néanmoins le terme de féminisme, tout en jouant un grand rôle dans le mouvement féministe des années 60 et 70. Elle fut en particulier l’une des membres fondatrices en 1970 du Mouvement de libération des femmes (MLF) qui ne se voulait ni une organisation ni une association, mais un lieu de discussions et de prises de parole individuelles de femmes entre elles (le collectif était non-mixte). Et cela jusqu’à l’erreur fatale : le dépôt par Antoinette Fouque du sigle MLF à L’INPI (Institut national de la propriété industrielle), s’appropriant ainsi le mouvement. Une polémique toujours pas éteinte.

Antoinette Fouque créa ensuite en 1972 les éditions Des femmes, qui publia de nombreuses œuvres consacrées à l’émancipation des femmes. Élue au Parlement européen sur la liste de Bernard Tapie en 1994, elle distribua ses conseils à une classe politique qui n’en demandait pas tant. Elle reçut en 2013 le prix Beauvoir pour la liberté des femmes, une réconciliation tardive avec celle dont elle disait que la fameuse phrase « On ne naît pas femme : on le devient » (1949) était « la plus grande ânerie du siècle » !

Elle continua à parler au nom du MLF, tout en affichant notamment un certain mépris pour le Manifeste des 343 salopes (1971), selon elle un produit du « star system » qu’elle avait pourtant signée à l’époque... Sa vie fut marquée par la lutte pour l’émancipation, mais émaillée par beaucoup de polémiques.

SC