Depuis le lundi 6 septembre, les étudiantEs paysagistes de l’INSA CVL de Blois ont entamé avec leurs professeurEs une grève illimitée. Cette action fait suite à la démission de la directrice de leur département après que le directeur de l’INSA l’ait harcelé sexuellement durant des mois.
Des signalements toujours ignorés
Le directeur de l’INSA Nicolas Gascoin faisait déjà l’objet d’une enquête après un signalement de la rectrice d’Orléans-Tours en avril 2021 pour des faits de harcèlement moral et sexuel à l’encontre d’enseignantes et de la directrice du département école du paysage. Bien entendu, rien n’a été fait depuis et encore moins la suspension de ce directeur. C’est donc dans ce climat et juste après la démission de leur directrice que les étudiantEs - sans réponse du ministère alors qu’une enquête est censée être lancée - ont décidé de se mobiliser.
À chaque journée son action
Les actions se déroulent chaque soir à 18 heure dans la ville pour alerter sur les agissements du directeur de l’INSA ainsi que sur l’absence de direction dans leur département. Durant plusieurs jours, professeurEs et étudiantEs ont donc manifesté dans Blois. Ainsi, les étudiantEs paysagistes ont imaginé plusieurs parcours et actions symboliques avec notamment des manifestations quasiment silencieuses en file indienne et avec des branches de plantes invasives entre les mains afin d’alerter les blaisoisEs sur ce qui se passe dans leur école. Les étudiantEs et personnelLEs se sont organiséEs au départ dans des assemblées générales séparées, mais commencent à s’organiser en AG commune depuis ce vendredi, et occupent le bâtiment et son parvis pendant la journée. Durant les mobilisations, plusieurs organisations comme la CGT, le Planning Familial, le collectif des droits des femmes ou encore Solidaires étudiant.e.s Tours sont également venues les soutenir.
Une première victoire
C’est seulement dans la nuit du mardi 8 au jeudi 9 que le directeur de l’INSA de Blois a été démis de ses fonctions. Cependant, même si c’est une première bataille de gagnée, les étudiantEs mobiliséEs disent ne pas vouloir cesser leur grève « brutalement » et attendent que soit entamé une discussion entre tous les personnelLEs de l’établissement et les étudiantEs afin que l’ensemble des situations problématiques soient prises en comptes et traitées. De plus, ils et elles souhaitent maintenant qu’un climat sain s’installent dans leur école avant de décider d’une fin de mobilisation. Il s’agit de ne rien lâcher car, dans les lieux d’étude comme sur les lieux de travail, c’est la mobilisation et le rapport de force qui permettent de stopper l’omerta et le laxisme sur le harcèlement, les violences sexistes et sexuelles.