Samedi 26 septembre, des milliers de personnes ont défilé dans les rues de Dublin en Irlande pour appeler à une réforme de la législation irlandaise très stricte sur l’avortement. Les manifestants brandissaient des affiches sur lesquelles on pouvait lire « abrogeons le 8e », en référence à l’amendement de la Constitution irlandaise qui donne des droits égaux au fœtus et à la mère...
Avec un des cadres les plus restrictifs au monde (à l’exception de l’Andorre, de Malte et de Saint-Marin, c’est le seul pays européen à interdire l’avortement même en cas de viol, de malformation grave ou mortelle du fœtus ou de risque pour la santé de la femme), l’Irlande est soumise à une pression croissante pour réformer sa législation sur l’avortement. Un récent sondage montre qu’une forte majorité des Irlandais est opposée aux sanctions pénales qu’encourent les femmes qui avortent ou les médecins qui pratiquent un avortement. La majorité de la population ignore même que l’avortement constitue une infraction pénale...
Le cas de l’Irlande n’est qu’une des illustrations en plein cœur de l’Europe des législations rétrogrades contre le droit des femmes à disposer de leur corps. Ainsi, dans le monde, 40 % des femmes en âge de procréer vivent dans des pays où l’avortement est interdit, limité ou inaccessible. Plus de 14 millions d’adolescentes accouchent chaque année, principalement à la suite d’un viol ou d’une grossesse non désirée. L’Organisation mondiale de la santé estime qu’environ 22 millions d’avortements à risque ont lieu chaque année, entraînant 47 000 décès et plus de 5 millions de cas de complications. Et les avortements à risque sont l’une des principales causes de mortalité pour les jeunes filles de 15 à 19 ans dans les pays à revenu faible ou intermédiaire...
Le combat continue.