Si le premier lieu des violences envers les femmes reste le foyer, une série d’événements récents a mis en lumière l’ampleur des phénomènes de violences au travail. Harvey Weinstein, Denis Baupin, Ligue du LOL : ces derniers mois, l’actualité dévoile ces « affaires » de viols, harcèlements et autres abus de pouvoir.
Selon le Défenseur des droits, 20 % des femmes affirment avoir vécu des situations de violences au travail. L’immense majorité de ces cas n’arrivent jamais aux oreilles de l’employeur et seul 5 % sont portés devant la justice. Chaque année, plus de 200 femmes saisissent l’AVFT1 pour des cas de violences, comprenant insultes, discriminations, harcèlement, menace et chantage, licenciement, agressions physiques et sexuelles. Parmi les victimes de ces violences, les femmes célibataires, bisexuelles et lesbiennes sont plus exposées au harcèlement, et le taux de violence est plus élevé dans le privé que dans le public.
Multiples entraves à l’accompagnement des femmes
Bien que ces cas de violences soient nombreux, rares sont les femmes qui osent les dénoncer. La peur de perdre leur emploi, de ne pas être prises au sérieux ou de se retrouver isolées sont autant de contraintes au silence. Auparavant, en cas de violences sexistes, une enquête était généralement ouverte par l’inspection du travail, mais la baisse des moyens de cette dernière rend plus difficile la protection des femmes. De plus, les travailleusEs sociaux, ainsi que les services de police, de santé, de justice qui reçoivent les victimes ne sont pas formés.
La suppression des emplois aidés et les coupes budgétaires pour les associations féministes entravent également l’accompagnement des victimes de violence. Nous ne devons rien attendre de ce gouvernement. Pour mettre fin aux violences, c’est dans la rue que nous devons changer tout le système ! Organisons-nous pour exiger plus de moyens pour la prise en charge des victimes, pour la formation de celles et ceux qui les reçoivent, entre autres dans les syndicats de plus en plus mobilisés sur cette question, et pour une prévention antisexiste adaptée sur tous les lieux de travail.
- 1. Association européenne contre les violences faites au femmes au travail.