Publié le Samedi 13 juillet 2013 à 10h22.

Grèce : empêcher les dénis de justice

Il ne faut pas l'oublier : si les nazis peuvent exister aujourd'hui en Grèce, ils le doivent aux partis complices de la troïka, comme le Pasok qui introduisit l'extrême droite au gouvernement, et à la droite, qui abrite un certain nombre de nervis mal recyclés.

Mais ils le doivent en dernier lieu à un état des lois qui légalise l'injustice. C'est ainsi que les nazis de Chryssi Avghi / Aube Dorée (« hordes d'horreur »...) peuvent aujourd'hui envoyer devant les tribunaux deux personnes connues pour leurs batailles démocratiques. L'ancien président de l’École Polytechnique est visé, et à travers lui, c'est toute la haine des nazillons pour un mouvement étudiant résolument antifasciste. L'autre est le dirigeant d'un groupe trotskyste, Savas Mikhail, accusé précisément d'antifascisme, cela dans une campagne antisémite qui suffirait normalement à envoyer en prison les responsables du groupe nazi.Solidarité internationale
Notre camarade Michael Löwy a écrit un excellent texte à propos de ce festival d'injustice (1), et il faudra faire du procès le 3 septembre une riposte européenne à l'incroyable impunité dont jouit ce que notre camarade appelle « crépuscule sanglant ».
Il y a encore plus urgent : un militant anarchiste a commencé voici plus d'un mois une grève de la faim pour exiger sa libération, pour protester contre son emprisonnement en préventive... depuis 31 mois, et cela au mépris de la loi (18 mois autorisés). Kostas Sakkas, qui avait déjà fait une grève de la faim, est décidé à poursuivre jusqu'au bout, et chaque jour qui passe est décisif. Là encore, une campagne internationale d'urgence s'impose, d'autant que le nouveau ministre de la justice fait partie des courants les plus réactionnaires de la droite au pouvoir.
D’Athènes, A. Sartzekis
 1- http ://blogs.mediapart.fr/blog/michael-lowy/020713/grece-l-antisemitisme-fait-il-la-loi