Publié le Jeudi 14 octobre 2021 à 12h00.

140 000 orphelinEs du Covid-19 aux États-Unis, les populations racisées en première ligne

D’après une étude publiée par le Journal of Pediatrics (journal médical international), au moins 140 000 enfants ont perdu, aux États-Unis, un de leurs deux parents en raison de la pandémie de Covid-19. Un chiffre particulièrement élevé qui donne une idée de l’ampleur de la pandémie aux États-Unis – et de sa gestion catastrophique par l’administration Trump.

Mais d’autres chiffres contenus dans cette étude sont particulièrement frappants tant ils sont révélateurs des inégalités sociales et ethnoraciales aux États-Unis. On apprend ainsi que, sur les plus de 140 000 orphelinEs, 91 000 sont des enfants non-blancs et 51 000 sont des enfants blancs. Un ratio qui ne correspond pas, et de très loin, aux proportions dans la population générale (plus de 60 % de blancs dans la population). Dans le détail, les chiffres sont particulièrement éloquents : un enfant noir sur 310 a perdu au moins l’un de ses parents, alors que le ratio pour les enfants blancs est de un sur 753 ; tout en bas de « l’échelle », un enfant amérindien sur 168 a perdu au moins un de ses parents, le chiffre étant de un sur 412 pour les enfants latinos.

Qui plus est, comme le rapporte le journal USA Today, « les enfants non blancs ont également présenté des formes plus graves du Covid-19, ont été plus souvent hospitalisés et présentent des taux de décès supérieurs ».

L’ensemble de ces données donne à voir une réalité particulièrement « dérangeante », selon les termes de l’épidémiologiste Susan Hillis, du Centers for Disease Control and Prevention, qui a dirigé l’étude publiée dans le Journal of Pediatrics, qui rappelle le caractère structurel des inégalités raciales aux États-Unis et leurs conséquences très concrètes, y compris face à la maladie. Des inégalités qui se combinent avec des inégalités de classe et qui rappellent à qui refuserait encore de le voir la nécessité de combiner luttes « économiques » et luttes antiracistes qui, si elles ne sauraient totalement se confondre, poursuivent des objectifs communs et portent en elles une remise en cause fondamentale du système capitaliste, structurellement générateur d’oppressions et d’exploitation.