Publié le Jeudi 4 novembre 2010 à 08h46.

Antilles : le coup de semonce !

La grève générale du 26 octobre en Guadeloupe, Martinique et Guyane a réuni 20 000 manifestantEs à Pointe-à-Pitre (à l'appel du LKP), 2 500 à Fort-de-France (à l'appel du K5F – Collectif du 5 février) et plusieurs centaines en Guyane (à l'appel de l'UTG). La revendication principale était le respect des accords après la grève des 44 jours de février 2009.

On imagine mal, de l'extérieur, la propagande employée pour culpabiliser et démoraliser le peuple de Février 2009. Tous les méfaits de la crise (licenciements, chômage, vie chère, destruction des services publics) sont carrément mis sur le compte de «la crise de 2009». Pour contrecarrer la grève, le pouvoir s'est dépensé sans compter : affirmation mensongère que les accords étaient respectés, rumeurs insistantes en Martinique selon lesquelles «les jeunes allaient descendre pour casser et piller», etc.

Il faut rétablir un rapport de forces pour réclamer une reprise des négociations. De nombreuses luttes éparses sont d'ailleurs menées en Martinique (licenciements, hôpital public, transports, salaires, etc.). Guadeloupe, le LKP a lancé un ultimatum au gouvernement : si avant le 14 décembre, des dispositions ne sont pas prises pour le respect des accords et la poursuite des négociations, la grève générale, reconductible et illimitée sera relancée. En Martinique, des actions ciblées seront amplifiées sur le dossier des prix. Le LKP, le K5F et l'UTG se retrouveront le 12 novembre en Martinique pour un bilan et des échanges.

Un point important n'est pourtant pas mis à l'ordre du jour, celui du rapport du mouvement social avec les autres aspects du combat politique : la question coloniale, des institutions politiques, de la construction d'un front prolétarien et populaire, social et politique pour agir et faire de chaque brèche apportée au système de la pwofitasiyon un pas nouveau dans le combat pour l'émancipation.

Patrice Mhidi (Groupe Révolution Socialiste)