Le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salman a effectué une visite officielle de 3 jours en France, reçu en grande pompe par Emmanuel Macron. Cette visite a suscité des protestations de plusieurs ONG et associations, notamment Amnesty International, qui a notamment rappelé que l’Arabie saoudite faisait partie des pays dans lesquels se déroulent le plus d’exécutions capitales, que les arrestations et détentions arbitraires étaient une pratique systématique du régime saoudien, ou encore que la législation « antiterroriste » saoudienne définit « les actes terroristes en des termes vagues et excessivement larges, ce qui permet son utilisation comme outil de répression supplémentaire de la liberté d’expression et des défenseurs des droits humains. » À l’occasion de la visite du prince héritier, le cabinet d’avocats Ancile, engagé dans la défense des droits humains, a en outre annoncé le dépôt d’une plainte contre Mohammed Ben Salman pour « complicité de crime de torture et autres peines ou traitements inhumains, cruels ou dégradants » dans le cadre de la sale guerre menée par l’Arabie saoudite au Yémen. Ainsi que l’a souligné Bastamag le 10 avril, « plusieurs éléments sont en cause, de la présence de centres de détention clandestins tenus par les Émirats arabes unis sur le territoire yéménite – où la torture et les disparitions forcées seraient monnaie courante – aux bombardements indiscriminés frappant les civils. » Lorsque l’on sait que cette sale guerre est conduite en grande partie « grâce » à des armes de fabrication française (voir page 12), on se demande si la plainte ne pourrait pas s’élargir à Macron et son gouvernement, ainsi qu’à leurs prédécesseurs…