Publié le Jeudi 20 avril 2017 à 14h43.

Bruits de bombes…

Jeudi 13 avril, les États-Unis ont largué la plus puissante bombe non nucléaire qu’ils aient jamais employée, la GBU-43/B, surnommée « la mère de toutes les bombes » : 9,8 tonnes lâchées par un avion-cargo dans l’est de l’Afghanistan, près de la frontière avec le Pakistan. Ce bombardement intervient une semaine après celui d’une base aérienne syrienne au prétexte de punir le régime d’Assad de l’attaque chimique de Khan Cheikhoun. Il serait une réponse à l’État islamique qui a revendiqué ces derniers mois plusieurs attentats en Afghanistan, dont la sanglante attaque contre le plus grand hôpital militaire d’Afghanistan en mars à Kaboul. Et quelques jours plus tôt, le Pentagone avait décidé de déployer le porte-avions Carl Vinson et son escadre en direction de la péninsule coréenne...

En fait, le largage de la « mère des bombes » obéit à une volonté de démonstration de force. Il est un avertissement à la Corée du Nord qui défie les USA, mais aussi à la Chine et à la Russie... et aux peuples du monde entier.

Le15 avril, à l’occasion du 105e anniversaire de la naissance de Kim Il-sung, le fondateur de la Corée du Nord, le numéro 2 du régime, Choe Ryong-Hae a déclaré : « Nous sommes prêts à répliquer à toute attaque nucléaire par une attaque nucléaire à notre façon. » Le lendemain, le vice-président américain Mike Pence rendait visite à la Corée du Sud. À la frontière avec la Corée du Nord, une des plus militarisées du monde, il a martelé : « L’ère de la patience stratégique est révolue. » Il y a peu, l’armée américaine participait à des manœuvres militaires avec la Corée du Sud, un pays où sont stationnés environ 28 500 soldats américains et où va être installé un système de défense antimissile américain. Aussi fou que soit le régime nord-coréen, il a bien quelques raisons de se sentir menacé...

Dans la continuité de ce qui a toujours été l’instrument de leur politique extérieure, la guerre ou la menace de guerre, les USA, confrontés à l’émergence de puissances concurrentes (dont la Chine et la Russie), s’engagent dans une fuite en avant militariste qui exacerbe les tensions entre les grandes puissances et les pressions contre les peuples. « America great again »... Cette folle fuite en avant menace la planète. Imposer la paix, c’est en finir avec la folie capitaliste de la concurrence, du pillage des richesses, du militarisme pour construire un monde de coopération et de solidarité.

Yvan Lemaitre