Lundi 11 novembre au matin, plusieurs milliers de manifestantEs ont bloqué l’autoroute à la frontière entre les États français et espagnol, à l’appel de Tsunami Democràtic (qui fédère plusieurs organisations indépendantistes sud-catalanes). L’objectif ? « Alerter la communauté internationale en mettant sur le devant de la scène la gravité des atteintes aux droits fondamentaux en Catalogne » et réclamer tout particulièrement la libération des douze prisonniers politiques catalans, lourdement condamnés pour avoir organisé le référendum du 1er octobre 2017 sur l’autodétermination de la Catalogne.
Le blocage de cet axe stratégique – la principale voie de circulation entre l’Espagne et la France, et au-delà l’Europe – est intolérable pour Madrid. Intolérable pour des raisons économiques (une perte de 15 millions d’euros par jour, selon les médias) et pour des raisons politiques, alors que les élections législatives qui viennent de se dérouler dans l’État espagnol ont vu, malgré la répression et une campagne haineuse, les partis indépendantistes catalans progresser à nouveau en voix.
Pour se protéger d’une intervention policière espagnole, les manifestantEs s’étaient installéEs côté français. Mais c’était sans compter sur la traditionnelle complicité des gouvernements français et la collaboration répressive institutionnalisée au sein de l’Union européenne. Immédiatement Macron a envoyé ses flics. 130 membres des forces « de l’ordre » (CRS, gendarmes mobiles), face auxquels les manifestantEs ont entonné à diverses reprises « Bella Ciao ». Christophe Castaner a alors assuré son homologue espagnol Fernando Grande-Marlaska qu’il les ferait intervenir si le blocage de la circulation à la frontière venait à se poursuivre. Mardi matin, autour de 10 h, la police française, livrant les manifestantEs à la répression espagnole, les faisait reculer jusqu’au niveau du cordon policier des Mossos d’Esquadra, renforcé par la Guardia Civil...