Publié le Mercredi 4 décembre 2019 à 14h40.

Chine : business et droits humains

La Chine, contrairement aux impérialismes occidentaux, n’a jamais eu de colonies outre-mer. Son extension s’est faite sur le continent asiatique vers des territoires non peuplés de Chinois, notamment le Tibet et le Xinjiang. Lors de la formation de la République populaire de Chine, les droits des minorités nationales avaient été affirmés, sans toutefois accorder aux territoires où elles vivaient le droit à la séparation (différence majeure avec la Constitution soviétique). Pendant un temps, les droits des TibétainEs et OuïghourEs (habitants du Xinjiang) ont été plus ou moins sauvegardés. Ce n’est plus le cas maintenant. Les autorités chinoises mènent une politique niant systématiquement ces droits et visant à noyer les populations locales peut nombreuses par un afflux de Hans.

Actuellement, cette politique est particulièrement accentuée au Xinjiang où un million de Ouïghours (sur environ 8 millions) auraient été internés dans des camps selon des documents récemment publiés. L’argument de Pékin est la lutte contre la radicalisation islamiste. Mais il s’agit en fait d’éradiquer tout rêve d’autonomie réelle d’une région stratégique et riche en minerais.

La polémique sur ce sujet atteint désormais des firmes occidentales. Volkswagen (VW) possède (en partenariat avec un groupe chinois) une usine à Urumqi, capitale du Xinjiang. Cette usine collaborerait avec la police. L’accord de partenariat conclu par VW prévoirait notamment de dispenser « une formation patriotique » et « un entraînement militaire » aux employéEs de l’usine. VW dément l’aspect militaire des formations, tout en restant évasif au sujet d’une éventuelle coopération avec la police.

Une autre firme allemande (Siemens) a conclu un partenariat avec une entreprise électronique chinoise (CETC) qui a permis à CETC de développer des plateformes de surveillance des Ouïghours. Diverses entreprises française (Danone, Essilor, Engie, Veolia...) sont également présentes au Xinjiang. 

Verser des larmes de crocodile sur les droits humains en Chine, c’est une chose, mais le capital doit continuer à faire des profits !

HW