Publié le Mardi 26 novembre 2024 à 10h00.

De Biden à Trump, la fin à l’aide militaire à Israël n’est pas à l’ordre du jour

La semaine dernière, le sénateur Bernie Sanders a présenté au Sénat trois résolutions visant à mettre un terme aux transferts d’armes américaines vers Israël. Ces résolutions visant à mettre fin au soutien des États-Unis à la guerre génocidaire menée par Israël contre les PalestinienNEs de Gaza ont toutes reçu entre 18 et 19 voix de la part des démocrates et aucune des républicains.

Bien que vote n’engage pas même 20 % des 100 sénateurs, il reflète une division croissante au sein du parti démocrate et démontre une opposition significative au président Joe Biden et à la majorité des démocrates qui soutiennent fermement l’État juif. Selon les sondages, les deux tiers des démocrates souhaiteraient arrêter complètement l’aide militaire à Israël ou la conditionner à un cessez-le-feu.

Les démocrates autour de Biden inébranlables

Le Parti démocrate ayant échoué à ce test politique et moral, la CPI (Cour pénale internationale) a lancé des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, comprenant la famine comme méthode de guerre, les attaques intentionnelles contre des civils, « le meurtre, la persécution et d’autres actes inhumains ».La CPI a également délivré un mandat d’arrêt à l’encontre du commandant du Hamas, Ibrahim al-Masri.

Biden a condamné les actions de la CPI en déclarant : « La délivrance par la CPI de mandats d’arrêt à l’encontre de dirigeants israéliens est scandaleuse. Permettez-moi d’être clair une fois de plus : quoique la CPI puisse laisser entendre, il n’y a aucune équivalence – aucune – entre Israël et le Hamas. Nous nous tiendrons toujours aux côtés d’Israël contre les menaces qui pèsent sur sa sécurité ».

Au même moment, au Conseil de sécurité de l’ONU, les États-Unis ont été les seuls à voter contre une proposition appelant à un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, opposant ainsi leur veto à la résolution par 14 voix contre 1. « Nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permettait pas de libérer les otages », a déclaré Robert A. Wood, ambassadeur américain aux Nations unies. C’est la quatrième fois que les États-Unis bloquent une résolution de cessez-le-feu au Conseil de sécurité.

La semaine précédente, le Bureau des droits de l’homme des Nations unies a condamné le massacre de civilEs lors de la guerre à Gaza, affirmant que 70 % des victimes étaient des femmes et des enfants. Il a indiqué que 43 300 personnes avaient été tuées, mais que de nombreux autres morts étaient enterrés sous les bâtiments bombardés. Volker Türk, chef des droits de l’homme des Nations unies, a déclaré que « ce niveau sans précédent de meurtres et de blessures de civilEs est une conséquence directe du non-respect des principes fondamentaux du droit humanitaire international ».

Soutien à Israël et répression accrue sous Trump

Alors que le soutien de M. Biden à Israël est resté inébranlable, l’administration de Trump sera encore pire. Lors du débat présidentiel qui a précédé l’abandon de Biden à l’élection présidentielle, Trump a demandé à Netanyahou de « finir le travail à Gaza ». Au cours de son premier mandat présidentiel (2016-2020), Trump a soutenu le gouvernement de Netanyahou, en faisant déplacer l’ambassade des États-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem, appuyant les revendications israéliennes sur le plateau du Golan et en Cisjordanie, en réduisant l’aide aux PalestinienNEs. Le nouvel ambassadeur de Trump en Israël, Mike Huckabee, est un sioniste chrétien qui ne reconnaît pas l’existence du peuple palestinien.

Les manifestations contre le soutien des États-Unis à Israël et contre la guerre d’Israël contre la Palestine se sont poursuivies. Bien que le mouvement sur le campus ait été réprimé conduisant à la suspension, l’expulsion ou l’emprisonnement d’étudiantEs, en dehors du campus, les activités se poursuivent. À la base aérienne de Travis, dans le nord de la Californie, une cinquantaine de manifestantEs ont bloqué l’entrée de la base et 28 personnes ont été arrêtées. Un militant a posté sur X : « Les Américains veulent la paix ! ARRÊTEZ DE TUER LES ENFANTS ! Embargo du peuple ! Arrêtez de financer Israël et les crimes de guerre ».

Sous Trump, les manifestantEs feront l’objet d’une surveillance accrue, d’enquêtes, d’accusations fallacieuses d’être des agents étrangers ou des terroristes, avec la menace de la déportation pour les immigréEs. Les antisionistes seront accusés d’antisémitisme et pourront être inculpés d’incitation à la haine. La résistance à Trump va nécessiter une nouvelle stratégie de la part de la gauche.

Dan La Botz, traduit par la rédaction