Selon le journal Al Païs, les manifestantEs étaient environ 500 000 à Madrid et 400 000 à Barcelone.Mais au-delà du nombre, ce qui nous a le plus impressionnéEs c’est la manifestation dans sa forme, sa composition et son contenu politique.
Au point de départ, cinq gros cortèges venant des différents quartiers de la ville ont déferlé vers 18 heures en rangs serrés, sur toute la largeur des grandes avenues qui donnent sur le carrefour de la place Cibeles. Les derniers n’atteindront la Puerta del Sol qu’après 21 heures.
Ce fut une véritable manifestation populaire, une sorte de soulèvement pacifique d’occupation des rues, tous âges confondus, souvent en famille, par comités de quartier mais chacun partout à sa place. Il y avait beaucoup de pancartes individuelles, avec des gestes créatifs qui donnaient l’impression d’ateliers actifs de préparation pour que chaque groupe y trouve son expression, ensemble très divers allant vers la même contestation. Des mots d’ordre communs contre la classe politique, contre le capitalisme, unis pour un monde global, beaucoup de slogans pour la défense des services publics mais aussi pour la Palestine et contre les guerres impérialistes.
Il est à noter la présence peu visible des organisations politiques et syndicales. Un choix probablement.Cette manifestation était gaie et grave à la fois. Il n’y avait pas ou très peu de grosses sonos : le porte-voix était le nombre.
Sur la place de la Puerta del Sol, noire de monde au point de ne plus pouvoir bouger, l’occupation de l’échafaudage d’un énorme immeuble en rénovation a servi à installer banderoles diverses, drapeaux palestiniens et un grand drap blanc pour projeter une vidéo fustigeant les dirigeants du monde capitaliste. Puis la place a été occupée jusqu’au matin.En fin de matinée, ce sont les parents d’élèves et les enseignants qui occupaient la place pour leur école. Cette place est devenue un lieu d’occupation quasi permanent ou chacunE vient rencontrer l’autre et le ou la renforcer avec ses propres revendications. Un exemple à suivre, peut-être !
Muriel M. et Alain C.. Madrid, le 16 octobre 2011