Publié le Samedi 13 décembre 2014 à 20h31.

Faim et pauvreté

Le Royaume-Uni et l’Allemagne font partie des « modèles » auxquels aiment se référer ceux qui nous gouvernent. Le chômage y est plus bas qu’en France mais la pauvreté y bat des records et n’épargne pas les gens qui ont un emploi.

En Allemagne, la politique menée depuis les lois Hartz sous le chancelier social-démocrate Schröder a entraîné une explosion de la pauvreté et des inégalités. En 2013, selon le rapport de l’Office fédéral des statistiques, 13 millions d’Allemands sont menacés par la pauvreté, soit 16,1 % de la population allemande (contre 10 % en 2000). Parmi ceux-ci, il y a beaucoup de salariéEs tombés dans le piège des petits boulots, les célèbres « mini-jobs à 450 euros ». Ce dispositif théoriquement inventé pour permettre aux chômeurs de rester en contact avec l’emploi, s’est avéré un moyen pour les entreprises d’embaucher de la main-d’œuvre au moindre coût, ne permettant que dans des cas exceptionnels l’accès à un poste à temps plein. Par contre, les 10 % d’Allemands les plus fortunés se partagent 53 % de la richesse nationale tandis que les 50 % les plus pauvres ne possèdent que 1 % de la richesse du pays, contre 3 % voici 10 ans.

En Angleterre, un nombre croissant d’habitants sont touchés par la faim. « Il y a des gens [qui n’ont pas assez d’argent pour s’acheter suffisamment à manger] dans ce pays », écrit un rapport publié début novembre. Le Trussell Trust, l’une des plus importantes associations de gestion des banques alimentaires du pays, souligne que le nombre de personnes ayant fait appel à l’aide alimentaire dans son réseau est passé de 128 697 en 2011-2012 à 913 138 en 2013-2014. Les retards de paiement des prestations sociales et les dysfonctionnements du système d’allocations (qui est très compliqué et conduit à sanctionner fréquemment les bénéficiaires) comptent parmi les principales raisons qui conduisent les gens à faire appel aux banques alimentaires pour se nourrir, souligne le rapport. Mais il cite aussi comme facteur le développement des très bas salaires tandis que les prix des produits alimentaires ne cessent d’augmenter...